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Démystifier la pression de performance chez les jeunes

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15 févr. 2018 09:00

Le projet de Bénédicte Picard-Couture, bachelière et étudiante à la maîtrise en service social de l’Université Laval, a permis à 15 jeunes athlètes du programme sport-études de handball à Pointe-Lévy de mener une réflexion concernant la pression de performance. Une vidéo et des affiches ont été développées par les participants afin de sensibiliser les acteurs concernés.

«Mélanger le sport et le service social est assez innovateur, mentionne Bénédicte, une ancienne athlète de gymnastique et de cheerleading. La pression, l’anxiété et le stress de performance sont d’actualité. J’ai vu ce phénomène lorsque j’étais entraîneure (pendant 10 ans) et il était de plus en plus présent, alors je trouvais ça le fun de l’explorer.»

Parce qu’apprendre à gérer ses émotions dans un cadre sportif permet à l’adolescent de développer de bons outils pour l’avenir, l’étudiante à la maîtrise ne veut pas traiter de ce sujet de façon négative, mais constructive. «On a voulu faire une campagne de sensibilisation pour les informer que ça existe et leur montrer comment mettre en place des stratégies de gestion de stress», précise-t-elle. 

«Je suis consciente qu’en parlant de pression ou d’anxiété de performance, il y a une connotation négative. Le but est plutôt de contrer ça et de retourner à l’état où le sport est positif chez les jeunes. Certaines personnes sont mieux capables de gérer cette pression que d’autres, tout dépendant d’où elle provient. C’est propre à chacun.»

D’où vient-elle?

Ainsi, toutes les sphères entourant l’élève-athlète ont été analysées, de la famille à ses professeurs, en passant par l’entraîneur et ses coéquipiers. «On a voulu voir d’où ça provenait, pour que les jeunes, qui pensaient surtout que la pression venait d’eux, prennent conscience qu’il y a autre chose», explique l’étudiante originaire de Saint-Jean-Chrysostome.

Une réflexion qui a profité à Alexandra Fillion et Jean-Michel Bégin, deux élèves de cinquième secondaire ayant participé au projet. Que le stress arrive lors d’une compétition sportive ou pendant un examen, les deux adolescents estiment qu’eux-mêmes se mettaient beaucoup de pression. Leur approche est différente depuis les rencontres avec leur groupe de recherche. 

«Avec tout ce qu’on a appris, avec les conseils et l’avis des personnes de notre groupe, ça m’a permis de prendre les choses un peu plus à la légère et de me concentrer plutôt que de stresser», souligne Jean-Michel. De son côté, Alexandra a choisi de se focaliser sur le positif. «Parfois, quand notre entraîneur nous parle, on retient plus les commentaires négatifs et j’essaie maintenant de faire l’inverse. C’est ce qui m’a aidé le plus», a-t-elle indiqué.

Regard des autres

Le choix de faire le projet dans un sport d’équipe plutôt qu’individuel importait à Bénédicte, qui voulait aussi discuter du regard des autres ou de la peur de mal faire devant ses coéquipiers. Découvrir ce que les autres membres des groupes de discussion pensaient et comment ils vivaient leur stress ont amené une prise de conscience à Alexandra et Jean-Michel. 

«Pas que je m’isolais, mais je pensais seulement à moi et ma performance, admet ce dernier. Je préfère maintenant supporter les autres que de me concentrer sur moi-même. Je sais que le handball est un sport d’équipe, qu’on doit travailler tout le monde ensemble et que la performance de chacun est importante.»

Si la première partie des rencontres a ouvert la discussion, la deuxième était consacrée à développer un outil de sensibilisation, d’où la création d’une vidéo et d’affiches, pour inviter les jeunes à amorcer une réflexion et en parler aux bonnes ressources, au besoin. Ces projets ont été présentés aux classes du PALS (programme art-langue-sport) le 5 février. Ne reste plus qu’à Bénédicte à analyser les résultats obtenus pendant sa recherche et de rédiger son essai. 

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