Il reste encore quelques étapes à réaliser avant de voir son rêve se concrétiser. D’abord, l’escalade doit faire son entrée officielle aux Jeux olympiques. Ce sport sera en démonstration en 2020 à Tokyo, donc tous les espoirs sont permis pour 2024. Puis, Jérémy devra faire partie de l’équipe nationale, alors qu’il a commencé la compétition il y a un an seulement. Heureusement, il est jeune et a encore du temps devant lui.
«Pour faire partie de l’équipe nationale, il faut arriver dans les quatre premiers en compétition nationale. Je suis arrivé 20e chez les juvénile A, à ma première année. J’aurais aimé faire mieux, mais pour une première expérience, je suis quand même content. Il y a des athlètes canadiens très forts, alors je ne me vois pas sur l’équipe nationale en 2020, mais pour 2024 ou 2028 je devrais être mieux préparé. C’est loin, mais j’aurai autour de 25 ans, alors je serai à mon âge idéal pour grimper.»
Un nouveau monde
Jérémy est âgé de 15 ans. Il est passionné, mais pas impatient. Si la compétition en escalade est plutôt méconnue au Québec, la réalité est différente dans l’Ouest canadien. Le résident de Saint-Étienne s’est maintenu dans les tops 3 lors des compétitions provinciales, par exemple en Coupe Québec, où il y a une trentaine de participants dans sa catégorie. C’était autre chose au centre Délire Escalade de Sainte-Foy, où il s’entraîne désormais au sein de leur club de compétition, qui a tenu l’événement de calibre national énoncé précédemment, en février.
Le grimpeur a participé à trois compétitions de blocs cette année, dont le championnat provincial, quatre si on ajoute celui de Sainte-Foy. Dans cette situation, les grimpeurs tentent une succession de passages courts d’escalade, à vue, sans corde et dans un temps déterminé. À la fin de mars, il prévoyait commencer les compétitions de difficulté et de vitesse.
«En difficulté, il y a des murs de 10 ou 15 mètres et on doit se rendre le plus haut possible à l’intérieur d’un temps donné. Il y aura un nombre X de prises, et chacune te permet de cumuler des points. C’est une paroi où l’on doit s’accrocher (lead climbing), plutôt que d’être attaché à la tige du haut. Tandis qu’en vitesse, les prises et les chemins sont les mêmes pour tout le monde, mais tu dois le faire le plus rapidement possible», a expliqué l’élève de l’École de l’Envol de Saint-Nicolas.
Le coup de foudre
Grand sportif, Jérémy a eu le coup de foudre pour l’escalade lorsque ses deux frères et lui se sont présentés à L’Accroché de Pintendre, simplement pour s’occuper, il y a presque trois ans. Le centre venait d’ouvrir et les frères Bolduc y sont retournés pour s’amuser et avec l’envie de battre leurs performances précédentes. Le visionnement des championnats du monde sur YouTube a fait découvrir la compétition au jeune grimpeur. Il a aussi découvert Sean McColl, un Canadien parmi les meilleurs au monde.
«Il a remporté 13 fois les championnats canadiens et c’est devenu mon idole en escalade. Je veux faire comme lui, a songé le Lévisien, qui ne tarit pas d’éloges envers son sport. En championnat du monde, ils montent un mur de 15 mètres en 5 secondes. Ça va devenir le sport le plus rapide aux Jeux olympiques. C’est encore méconnu, mais quand ça va se rendre aux Jeux, ça va être un sport remarqué et l’un des plus regardés dans les années à venir.»