Arrivé au camp d’entrainement en sachant que sa place était loin d’être garantie, Émile Samson a choisi de donner tout ce qu’il avait pour laisser la meilleure impression possible. «Je crois que c’est ce qui a été payant, parce qu’après le camp, il [Joël Bouchard] a vu quelle était mon éthique de travail. Je pense que c’est ce qui a fait la différence», a raconté le gardien de 19 ans.

En cours de saison, l’Armada a fait l’acquisition d’un gardien qui avait complété la saison précédente sur l’équipe d’étoiles de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Mikhail Denisov. «Mes parents me l’ont appris après le dernier match avant les vacances de Noël. J’en ai parlé avec mon entraîneur des gardiens et il m’a dit de continuer de travailler fort et que rien n’était nécessairement coulé dans le béton», a ajouté Émile Samson. 

Dans les semaines suivantes, le gardien identifié comme partant en début de saison, Francis Leclerc, a demandé à être échangé. Son départ a ouvert la porte à Émile qui s’est remis à voir de l’action sur une base plus régulière. Puis, une blessure à Denisov lui a ouvert les portes du poste de gardien numéro un. «Avant les Fêtes, j’ai travaillé beaucoup avec mon entraîneur des gardiens et ça m’a beaucoup aidé, a avoué Émile Samson. Quand Denisov s’est blessé, j’étais dans un bon état d’esprit, je me sentais bien. C’était idéal pour moi.» 

Le gardien de but se rappelle un voyage dans les Maritimes, lors duquel il a joué tous les matchs, comme d’un moment fort de sa saison, alors qu’il avait bien performé. «C’est à ce moment-là que j’ai su que, dans les prochaines années, j’allais pouvoir être dominant dans cette ligue et être un bon gardien. Ça m’a donné beaucoup de confiance. J’ai terminé l’année sur le même pied. J’ai profité de la situation», a commenté le numéro 37 de l’Armada. 

Arrivé en séries éliminatoires, le jeune gardien était fin prêt à affronter ce nouveau défi que lui a confié Joël Bouchard. «J’avais fait tout en mon pouvoir pour bien performer, a-t-il dit. C’est sûr que je n’avais pas d’expérience en séries, mais rendu là, l’expérience, c’est juste un mot. C’est une partie comme toutes les autres avec la même rondelle et la même glace.»

Une attention nouvelle

Plus les séries avançaient, plus la possibilité de voir Émile Samson établir un record de la LHJMQ pour le plus grand nombre de matchs consécutifs sans défaites en temps règlementaire, s’intensifiait. «Je n’y pensais pas nécessairement. Dans 10 ans, ce n’est pas nécessairement ce que je vais me rappeler. C’est plus le fait que je me suis rendu en finale de la Coupe du Président et que j’ai pris de l’expérience avec une équipe qui a fini première au classement. Ça, c’est sûr que je vais m’en rappeler», a expliqué Émile Samson. Il sera finalement arrivé à court du record de 30 parties avec 29 matchs consécutifs sans défaite en temps règlementaire.

Avec la possibilité d’égaler le record et ses bonnes performances, une plus forte attention médiatique s’est portée sur lui. Émile a dû apprendre à gérer cet aspect en même temps que les séries éliminatoires. «Au début, c’est un peu plus difficile, c’était la première fois de ma vie qu’on m’accordait autant d’attention, a avoué le cerbère. Il y avait les médias, mais aussi les gens de mon entourage qui me textaient sans cesse et qui m’encourageaient. C’était plus difficile au début de gérer les émotions, mais avec mon entraîneur de gardiens de but, on en parlait souvent et ça s’est bien déroulé.»

Un été d’entraînement chargé

Afin d’être prêt pour la prochaine saison, Émile Samson s’entraîne beaucoup en gymnase avec son préparateur physique, Thomas Leclerc-Chouinard, et d’autres joueurs lévisiens de la LHJMQ. «On est trois, c’est motivant être en petit groupe. Thomas est toujours là pour nous pousser. On travaille au moins cinq jours par semaine et souvent deux fois par jour», a expliqué Émile.

Il prévoit se déplacer quelques fois à Boisbriand pour travailler avec son entraîneur des gardiens, Maxime Vaillancourt, ou encore avec Maxime Gingras, qui l’a entraîné avec les Dynamiques du Cégep de Sainte-Foy.

L’Armada a annoncé, le 11 juin, l’embauche de Bruce Richardson comme nouvel entraîneur-chef. Il remplace Joël Bouchard, nommé entraineur pour le Rocket de Laval (Ligue américaine de hockey). Ce changement n’effraie pas le jeune gardien outre mesure. «J’ai fait mes preuves cette saison, surtout en fin de saison. Il n’y a jamais rien d’acquis dans le monde du hockey. Ça peut virer tellement vite que je veux profiter de chaque moment, performer le plus possible et avoir du fun», a dit le gardien de but.

De son propre avis, le prochain défi d’Émile Samson sera de prouver qu’il peut, effectivement, dominer ses adversaires sur la glace.