Selon la CAQ, le gouvernement libéral à Québec «est à la remorque» dans le dossier Davie, un chantier qui peine à obtenir sa «juste part» des contrats du fédéral croient Donald Martel, François Paradis et Marc Picard.
La formation dirigée par François Legault estime que le fédéral «peut et doit modifier sa stratégie pour y inclure Davie» et demande que Québec se batte pour les travailleurs du chantier maritime de Lauzon.
« Les chantiers navals de la Davie, implantés à Lévis, sont un acteur majeur de l'industrie maritime canadienne. Il s'agit d'un pourvoyeur important d'emplois dans la région, des emplois bien payés. Qu'attend le gouvernement pour défendre nos intérêts?», s'est interrogé M. Paradis dans un communiqué de presse.
« Le programme de renouvellement de la flotte fédérale vaut des milliards, a ajouté Marc Picard. Le reste du Canada parvient à remporter des contrats, mais au Québec, rien. Aucune livraison n'a été faite à ce jour pour ce programme, dont les coûts augmentent encore. Le fédéral doit modifier sa stratégie pour y inclure Davie, mais il faut que le gouvernement du Québec se batte pour cela.»
Québec veut une «juste part»
Questionné en chambre sur cette question par François Paradis et Donald Martel un peu plus tôt le 7 novembre, le ministre délégué à la Stratégie maritime du Québec, Jean D'Amour, a fait savoir que le gouvernement libéral croyait en la Davie et qu'il allait appuyer les travailleurs du chantier lévisien.
«Je pense que je peux me permettre de parler clairement, il y a 12 G$ de chantiers en devenir sur le plan fédéral, que ce soit la Garde côtière, que ce soit la marine royale et nous, comme gouvernement, on est déterminés à ce que le Québec obtienne sa juste part et ça, M. le Président, ça va se traduire par le maintien, le développement des emplois à la Davie. Au-delà des emplois existants, on veut qu'il y en ait davantage, M. le Président», a déclaré M. D'Amour.
Appuis politiques de tous les niveaux
Au lendemain de la première sortie de la CAQ, le chantier Davie et ses travailleurs ont reçu plusieurs appuis politiques dans leurs demandes.
D'abord, une motion, initiée par François Paradis et demandant au gouvernement fédéral de donner notamment sa juste part au Québec dans le cadre de sa Stratégie nationale de construction navale, a été adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale.
Ensuite, dans un document transmis aux médias, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a demandé au gouvernement fédéral d'intervenir.
«Nous avons besoin rapidement d'un signal fort du gouvernement fédéral afin de préserver ces emplois qui ont généré au cours des trois dernières années plus de 2,03 G$ dans l'économie canadienne. De plus, Davie a conclu des contrats avec 996 fournisseurs canadiens, dont 814 sont situés au Québec», a déclaré M. Lehouillier, après avoir indiqué qu'il avait récemment rencontré la haute direction de la Davie et q'il avait sensibilisé Jean-Yves Duclos (ministre fédéral et député de Québec) sur cet enjeu.
Enfin, par voie de communiqué, des ministres du cabinet fantôme du Parti conservateur du Canada dont les questions maritimes sont des champs de responsabilité, James Bezan, Todd Doherty et Tony Clement, ont demandé au gouvernement libéral de commander à Davie un deuxième navire ravitailleur provisoire pour la Marine royale canadienne.