jeudi 25 avril 2024
Votre Journal. Votre allié local.

Politique > Actualités

Les + lus

Dominique Vien, Gilles Lehouillier, Alex Vicefield et Stéphane Thériault.

27 nov. 2017 12:38

Lors d’une conférence de presse le 27 novembre, Dominique Vien, députée de Bellechasse et ministre provinciale responsable de la région, Alex Vicefield, propriétaire du Chantier Davie, Stéphane Thériault, vice-président exécutif de la Chambre de commerce de Lévis, et Gilles Lehouillier, maire de Lévis, ont demandé que le gouvernement fédéral corrige «l’injustice commise en 2011» en incluant immédiatement Davie dans ses contrats opérationnels intérimaires. Selon les intervenants, cela permettrait d’assurer la pérennité du chantier maritime lévisien.

«La mascarade, c’est assez. Il va falloir que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités. La réalité, c’est parce que des erreurs ont été commises, aujourd’hui, tu as 1 200 travailleurs qui vont perdre leur emploi. Ils vont perdre leur emploi à cause de cette mascarade. Et ça, c’est inacceptable», a déploré M. Lehouillier lors du point de presse.

C’est en raison de la mise à pied prochaine de 800 travailleurs de l’entreprise d’ici Noël, si aucun nouveau contrat n’est octroyé à Davie, que le quatuor a fait cette sortie en présence notamment de François Paradis et de Marc Picard, députés provinciaux de Lévis, et de représentants du syndicat des travailleurs du chantier maritime.

Vendredi dernier, Ottawa a annoncé qu’il ne commanderait pas un deuxième navire ravitailleur pour la Marine royale canadienne, un contrat désiré à Davie pour maintenir les 800 emplois menacés. Une décision qui préoccupe les intervenants en raison des pertes d’emploi et d’expertise pour le chantier.

Afin d’éviter ce scénario, Gilles Lehouillier demande que des contrats intérimaires (construction d'un deuxième navire ravitailleur et de brise-glaces ainsi que rénovation des frégates de la classe Halifax) soient octroyés au chantier maritime lévisien. «On ne veut rien enlever aux autres chantiers, strictement rien. Est-ce qu’il y a quelqu’un qui va finir par le comprendre à Ottawa? La seule demande qu’on fait, c’est de demander les contrats intérimaires urgents qui ne font pas partie du deal», a souhaité le maire de Lévis.

Cela permettrait de corriger «l’erreur lourde de conséquences» effectuée lors de l’appel de projets pour la Stratégie nationale de construction navale en 2011. Gilles Lehouillier soutient qu’à ce moment, les chantiers Irving et Seaspan avaient indiqué qu’aucune aide financière n’était nécessaire afin de procéder à la mise à niveau de leurs infrastructures pour réaliser les contrats fédéraux en jeu. Toutefois, des subventions ont été accordées à cette fin à Seaspan. Selon le maire, ce facteur a été un élément déterminant pour assurer leur qualification au détriment du Chantier Davie.

Charge contre les hauts fonctionnaires

Lors du point de presse, Gilles Lehouillier et Frédérik Boisvert, porte-parole de Davie, ont aussi blâmé les fonctionnaires fédéraux pour leur travail dans ce dossier, plaidant pour des décisions politiques plutôt qu'administratives.

«Quand ils nous disent qu’il n’y a pas de besoin pour un second navire ravitailleur, c’est de la foutaise! Historiquement, la marine a toujours eu deux navires ravitailleurs […] La ministre des Approvisionnements est briefée par des fonctionnaires (pour ses réponses en chambre). Des fonctionnaires qui sont en train d’abriller ce qui va possiblement devenir un grand scandale à Ottawa. Les coûts de la Stratégie navale sont en inflation galopante», a notamment décrié M. Boisvert.

Appui apprécié

Dans un autre ordre d’idées, le nouveau moyen de pression a été salué par les travailleurs. Régent Guay, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN), a notamment félicité les différents intervenants pour leur sortie.

«De voir tous ces intervenants qui vont dans le même sens, il y a comme un mouvement. Le gouvernement libéral doit bouger. S’il n’entend pas les messages, on va aller les porter aux portes», a déclaré M. Guay, tout en ajoutant qu’environ 350 travailleurs de Davie devraient être mis à pied cette semaine.

Notons que les travailleurs du chantier effectueront une marche dans les rues de Lévis dimanche après-midi afin de faire passer une nouvelle fois leur message au gouvernement fédéral.

Le fédéral au travail

Plus tard lundi, le secrétaire parlementaire de la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Steven MacKinnon, a réaffirmé lors d’une entrevue téléphonique que le gouvernement libéral était au travail dans ce dossier.

«Nous nous préoccupons du sort de ces travailleurs. C’est pour cela que nous travaillons avec tous les intervenants afin de trouver des solutions et même des opportunités qui pourraient se présenter à l’avenir pour le chantier. […] La Stratégie nationale de construction navale prévoit des besoins, soit plus pressants ou plus ponctuels en matière de construction navale. Des opportunités qui pourraient se présenter pour Chantier Davie. Nous sommes à l’étape de l’identification de ces opportunités et nous travaillons avec l’industrie navale afin d’identifier les opportunités. […] Je pense qu’on aura des nouvelles dans les semaines et dans les mois à venir», a-t-il déclaré.

Les + lus