«M Trudeau, il est temps de corriger une injustice», pouvait-on lire sur la banderole qui ouvrait le cortège des travailleurs, qui avaient répondu en nombre à l'appel du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN). Pancartes en main, au son des percussions rythmant le pas des marcheurs, ils étaient plusieurs centaines, partis du cégep Lévis-Lauzon à descendre la rue Monseigneur Bourget, jusqu’au chantier Davie.
Pour rappel, 800 travailleurs du chantier Davie pourraient être mis à pied d’ici Noël, en raison de la livraison prochaine du navire ravitailleur Asterix. Les marcheurs ont réitéré leur demande d’obtenir leur part des contrats de la Marine royale canadienne, avec la construction d'un second navire ravitailleur, l’Obelix.
À l’arrivée, représentants syndicaux et politiques se sont succédés à la tribune, installée pour l’occasion devant le bâtiment administratif du chantier, dans un esprit d’unité. Ils ont assuré à nouveau les travailleurs de leur soutien. Dans leurs discours, tous ont rappelé la qualité du travail effectué par les ouvriers de Davie, qui ont su livrer l’Asterix dans les temps tout en respectant le budget prévu.
À la suites des représentants syndicaux, ont notamment pris la parole, François Paradis, député caquiste de Lévis, Steven Blaney, député Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, Gilles Lehouillier, maire de Lévis, Ann Gingras, présidente du conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches de la CSN ou encore Martine Ouellet, chef du Bloc québécois.
Couillard demande une juste part
«Je suis avec vous. Je suis venu marcher avec vous, a assuré le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, venu lui aussi soutenir les travailleurs. On veut des réponses et on doit en avoir!» Après sa visite de l’Asterix, «une merveille», le matin même, il a félicité les travailleurs : «Bravo les travailleurs de la Davie! Il n’y a pas deux chantiers maritimes au Canada, il y en a trois. Et le meilleur, c’est ici qu’il est!»
Le premier ministre a ensuite exigé des réponses. «On dirait bien qu’il y en a, quelque part, qui ont décidé qu’ils allaient tasser la Davie, se débarrasser d’un concurrent. Ça ne marchera pas! À partir de maintenant, on veut une réponse d’Ottawa à nos questions. La question est simple : qu’est-ce qu’il en est concrètement pour amener des projets, ici au Québec, ici à la Davie? Concrètement, oui ou non à l’Obélix? Qu’est-ce qu’il en est des brise-glaces? Qu’est-ce qu’il en est de la garde côtière? Où sont les plans? Où sont les échéanciers? On veut des détails», a-t-il demandé.
«On demande l’équité, on demande la justice, on ne demande pas la charité, on demande notre juste part. On demande à tous les gens en politique, tous les députés provinciaux, tous les députés fédéraux, de se lever, à tous mes collègues de l’Assemblée national de rester unis sur cette question. On a d’autres raisons pour se chicaner, ne vous inquiétez pas! Mais, là dessus, il faut rester unis et parler de la même voix. Si le Québec met toutes ses forces en jeu, j’ai confiance, on va réussir! Chaque travailleur, chaque famille, compte pour moi, compte pour nous tous. On est là pour vous, on est là avec vous et on va rester jusqu’au bout. Ensemble, on va gagner!», a conclu le premier ministre québécois.