vendredi 19 avril 2024
Votre Journal. Votre allié local.

Politique > Actualités

Davie : nouvelle action conjointe de la CSN et de l'entreprise

Les + lus

Par leur sortie, Davie et la CSN veulent contrer la menace qui pèse sur les «1 200 emplois et sur la survie du chantier naval».

12 déc. 2017 10:28

Après avoir organisé une marche dans les rues de Lévis le 3 décembre dernier, Chantier Davie et la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la centrale à laquelle sont affiliés les deux syndicats représentant les travailleurs de l'entreprise lévisienne, ont fait une sortie conjointe à Montréal, le 12 décembre. Jacques Létourneau, président de la CSN, et Spencer Fraser, président et chef de la direction de Federal Fleet, une société soeur de la Davie, ont demandé l'intervention directe du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, afin qu'il pose un geste concret pour assurer l'avenir du chantier maritime lévisien.

«Nous avons sollicité une rencontre avec le premier ministre Trudeau pour lui demander d'assumer le leadership qui s'impose afin de sauver les emplois et le Chantier Davie, ont déclaré à l'unisson Jacques Létourneau et Spencer Fraser. Nous voulons savoir s'il souhaite que le plus grand chantier naval au Canada maintienne ses opérations et ses 1 200 emplois ou s'il est indifférent au sort des milliers de familles de la région de Québec qui dépendent des contrats liés au renouvellement de la flotte fédérale. La clé est entre ses mains.»

Notons que faute de nouveaux contrats fédéraux, 400 travailleurs ont été mis à pied au cours des deux dernières semaines. D'ici les Fêtes, le couperet tombera sur 400 autres. De plus, plusieurs emplois indirects qui découlent de l'activité sur le chantier, notamment ceux des centaines de fournisseurs de Davie, pourraient être perdus. 

Large mobilisation

Symbole des nombreux appuis que Chantier Davie a reçu au Québec lors des dernières semaines, des représentants de plusieurs partis politiques étaient présents à la conférence de presse conjointe de Chantier Davie et de la CSN.

Le ministre provincial responsable de la Stratégie maritime, Jean D'Amour (Parti libéral du Québec), André Lamontagne (Coalition Avenir Québec), Nicolas Marceau (Parti québécois), Amir Khadir (Québec solidaire), Alexandre Boulerice (Nouveau parti démocratique) et Michel Boudrias (Bloc québécois) étaient sur place.

«Au cours des prochains jours, nous rendrons publique la liste des organisations et des personnalités qui appuient nos démarches et réclament du gouvernement Trudeau qu'il rétablisse l'équité en octroyant la juste part des contrats fédéraux qui revient à Davie. L'enjeu est de taille : le maintien d'emplois de qualité qui permet à des centaines de travailleuses et de travailleurs de faire vivre décemment leurs familles et qui assure à Davie de conserver son expertise», a souligné le président de la CSN.

Contrat encore demandé

Déplorant une nouvelle fois que Chantier Davie ait été «évincé de la Stratégie nationale de construction navale» en 2011, l'entreprise et la centrale syndicale ont encore demandé qu'Ottawa octroie des contrats à la Davie, comme celui de la construction de l'Obelix (deuxième navire ravitailleur temporaire pour la Marine royale canadienne).

«La livraison des deux navires de soutien interarmées en 2021 constitue un véritable fantasme bureaucratique. Le commissaire adjoint de la Garde côtière canadienne l'a admis lors de sa plus récente comparution au comité permanent des pêches et des océans : le premier navire de soutien interarmées ne sera livré qu'en 2026. La Marine royale canadienne ne peut opérer sans un second ravitailleur durant près d'une décennie. La seule option qui reste au gouvernement fédéral est de signer le plus tôt possible sa lettre d'intention pour que nous puissions amorcer dès maintenant la construction du second navire ravitailleur, l'Obelix», a martelé Spencer Fraser.

«Il est temps d'assurer la sécurité à celles et à ceux qui œuvrent sur le chantier, a ajouté Pierre Fortier, président du Syndicat des employés du corps de sécurité de Davie (CSN). Nous avons la compétence et l'expertise pour assumer tous les contrats que pourrait nous octroyer le fédéral.»

Les + lus