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Davie : pas de promesse de Trudeau aux travailleurs

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CRÉDIT : ARCHIVES

17 janv. 2018 11:13

En entrevue avec La Presse canadienne dans les derniers jours, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, «a évité de faire des propositions précises» pour le Chantier Davie, entreprise lévisienne qui demande depuis plusieurs mois des contrats fédéraux. Mais lors de l’entretien accordé à l’agence de presse, le chef du gouvernement libéral a fait savoir qu’il était prêt à entendre les critiques des travailleurs du chantier maritime, lors de la rencontre citoyenne à laquelle il participera ce jeudi à Québec.

«Il y a des gens qui veulent toujours plus d'investissements dans leur coin de pays. Le défi pour un premier ministre est toujours de trouver le bon équilibre pour créer des emplois et pour répondre aux besoins un peu partout au pays, a-t-il ajouté. Les gens comprennent que ce sont toujours des choix difficiles et, moi, mon engagement c'est de m'assurer que ça soit équitable», a déclaré M. Trudeau lors de l’entrevue avec La Presse canadienne.

Rappelons que le dossier de la Davie fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois. Depuis le temps des Fêtes, ce sont 800 des 1 200 travailleurs du chantier maritime lévisien qui ont perdu leur emploi en raison d’un manque de contrats. 
Pour permettre le retour d’employés au travail, Davie, tout comme plusieurs élus ou intervenants québécois, demande à Ottawa de lui octroyer des contrats. L’entreprise lévisienne a notamment proposé des solutions intérimaires au gouvernement fédéral pour combler, selon elle des «besoins urgents», de la Marine royale canadienne (navire ravitailleur Obelix) et de la Garde côtière canadienne (projet Resolute – brise-glaces). 

Toutefois, jusqu’à maintenant, Ottawa a repoussé ces propositions, estimant que la Stratégie nationale de construction navale, dans le cadre de laquelle des contrats ont seulement été octroyés aux chantiers Seaspan (Vancouver) et Irving (Halifax), comblera les besoins.

Des opportunités pour Davie?

Par contre, lors de l’entretien avec La Presse canadienne, Justin Trudeau a rappelé que de nouveaux contrats maritimes seront prochainement en jeu.

«C'est une vraie fierté pas seulement pour le Québec, mais pour le Canada d'avoir un chantier de cette qualité. On a beaucoup d'appels d'offres qui s'en viennent, mais on sait que la Davie va être très compétitive à l'intérieur de ces appels d'offres», a affirmé le premier ministre du Canada.

Une stratégie «à la dérive»

Et ces commentaires de Justin Trudeau n’ont pas réjoui certains élus fédéraux et intervenants socioéconomiques. 

Dans une lettre ouverte envoyée le 17 janvier, la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Ann Gingras, a une nouvelle fois décrié la Stratégie nationale de construction navale, un plan «à la dérive» puisqu’aucun navire n’a été livré depuis son lancement il y a huit ans, selon elle. 

Du même souffle, la syndicaliste a demandé que le premier ministre du Canada trouve une solution pour inclure Davie à la Stratégie, ce qui permettrait au chantier maritime et au Québec de profiter des retombées créées par le plan de construction navale.

«Au lieu de rebâtir, on détruit… alors que des contrats de construction sont envoyés outre-mer, par Irving et Seaspan, faute de disponibilité. C’est honteux! Il est grand temps de se rendre à l’évidence, il faut rouvrir la Stratégie nationale en matière de construction navale pour inclure un troisième chantier. Le Canada et la Davie ont besoin l’un de l’autre, c’était une folie de penser pouvoir s’en passer. Un consensus existe à l’Assemblée nationale et chez plusieurs experts. La CSN persiste et signe : Monsieur Trudeau, il est temps de corriger l’injustice commise contre le chantier naval de Lévis. On ne peut plus justifier l’injustifiable», a notamment écrit Mme Gingras dans sa missive.

 

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