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Davie : Ouellet et la CSN demandent à Trudeau d’agir

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CRÉDIT : ARCHIVES

17 janv. 2018 03:20

Lors d’une conférence de presse conjointe à Québec le 17 janvier, la chef du Bloc québécois et députée indépendante provinciale de Vachon, Martine Ouellet, et la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Ann Gingras, ont fait une sortie pour exiger du gouvernement fédéral des actions en faveur du Chantier Davie.

C’est à la veille du passage du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, à Québec et au lendemain de la publication d’un article de La Presse canadienne, portant sur une entrevue accordée par ce dernier, que les deux organisations ont fait cette sortie. Dans l’entretien, le chef du gouvernement libéral a fait savoir qu’il était prêt à entendre les critiques des travailleurs de la Davie, tout en évitant «de faire des propositions précises» pour l’entreprise lévisienne.

Le premier ministre réagissait alors à un dossier qui fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois. Depuis le temps des Fêtes, ce sont 800 des 1 200 travailleurs du chantier maritime lévisien qui ont perdu leur emploi en raison d’un manque de contrats. 

Pour permettre le retour d’employés au travail, Davie, tout comme plusieurs élus ou intervenants québécois, demande à Ottawa de lui octroyer des contrats. L’entreprise lévisienne a notamment proposé des solutions intérimaires au gouvernement fédéral pour combler, selon elle des «besoins urgents», de la Marine royale canadienne (navire ravitailleur Obelix) et de la Garde côtière canadienne (projet Resolute – brise-glaces). 

«Déjà, 400 travailleurs ont été mis à pied à quelques jours de Noël. Il est minuit moins une pour eux et que fait Justin Trudeau? Rien, absolument rien! Il y a péril en la demeure et le premier ministre du Canada a les deux bras croisés. Il attend quoi? Il doit annoncer, dès aujourd’hui, que la Davie peut aller de l’avant avec la construction du navire de ravitaillement Obélix et avec le projet de constructions des brise-glaces», a déploré Mme Ouellet lors du point de presse.

Revoir la stratégie

Du même souffle, et comme elle l’a aussi fait dans une lettre ouverte transmise mercredi matin, Ann Gingras a plaidé pour des modifications à la Stratégie nationale de construction navale afin que Chantier Davie obtienne sa part.

«Il est essentiel que le gouvernement Trudeau puisse corriger l’immense tort occasionné au chantier naval Davie en 2011. La seule façon est de rajouter un troisième chantier dans la Stratégie nationale de construction navale. Cette stratégie ne fonctionne absolument pas puisque les échéanciers ne sont pas respectés et les coûts explosent», a déclaré Mme Gingras.

En attendant cette révision et puisque des intervenants s’inquiètent notamment de la sécurité sur le fleuve Saint-Laurent en raison de l’état actuel de la flotte de brise-glaces de la Garde côtière canadienne, Martine Ouellet espère qu’Ottawa acceptera les solutions intérimaires proposées par Davie pour la Marine royale canadienne (navire ravitailleur intérimaire Obelix) et la Garde côtière (projet Resolute – conversion de brise-glaces intérimaires).

« L’octroi rapide de ces deux contrats permettrait le maintien du chantier, temporairement, en attendant que soit réparée l’injustice flagrante qui a été commise dans le cadre de l’octroi des contrats de la stratégie maritime du Canada évaluée à 100 milliards de dollars : moins de 1 % au Québec au lieu des 23 % qui aurait dû lui revenir», a soutenu Martine Ouellet.

Notons dans un autre ordre d’idées que la chef du Bloc québécois a annoncé lors du point de presse qu’elle allait remettre, lors d’une cérémonie privée, la médaille de l’Assemblée nationale au vice-amiral Mark Norman. 

Selon Martine Ouellet, cet «ami du Québec a sonné l’alarme lorsque le gouvernement de Justin Trudeau a tenté d’imposer un délai de deux mois au projet de la construction de l’Astérix, alors que la Davie avait déjà acheté, à ses frais, le navire nécessaire à la transformation après avoir obtenu le contrat du gouvernement précédent». 

Rappelons finalement qu’une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) est en cours en lien avec des gestes présumés de Mark Norman. Le corps policier fédéral allègue que le vice-amiral a violé le Code criminel en coulant des renseignements confidentiels à des dirigeants du Chantier Davie.

 

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