Dans le document transmis aux médias, la présidente du conseil central, Ann Gingras, et le président du syndicat des travailleurs de Davie, Régent Guay, ne cachent pas leur impatience.
Les dirigeants syndicaux s'inquiète qu'il n'y ait toujours pas d'annonce, un mois après le début des négociations entre Ottawa et Davie en ce qui a trait à la proposition de l'entreprise lévisienne visant à convertir quatre brise-glaces privés pour répondre aux besoins intérimaires de la Garde côtière canadienne.
«L’annonce du mois dernier avait permis aux gens d’espérer, mais l’espoir ça ne paie pas les factures. Il n’y a pas d’information qui circule sur l’état des négociations. Les travailleurs et les travailleuses sont dans le noir et ça créé de l’anxiété», ont affirmé Mme Gingras et M. Guay.
Le syndicat demande encore «une juste part» des contrats fédéraux
Puisque l'octroi de contrat ne serait qu'une «mesure temporaire permettant de préserver une minorité d'emplois», la CSN espère que le budget fédéral inclura une solution pour «corriger l'injustice dont Davie est victime», soit que le chantier maritime n'ait pas obtenu un contrat dans le cadre de la Stratégie nationale en matière de construction navale mise en place au tournant des années 2010 par le précédent gouvernement.
«Il y a un mois, nous avions dit que l’annonce du premier ministre était un pas dans la bonne direction. Maintenant, il serait temps que le pas soit franchi et qu’on sorte des solutions temporaires, le budget nous semble le bon moment pour le faire. On ne demande pas la charité, seulement notre juste part des contrats fédéraux, elle est là la vraie solution aux problèmes de la Davie», a conclu Ann Gingras.
Harold LeBel fait une sortie similaire
Un son de cloche également partagé par Harold LeBel, député du Parti québécois (PQ) pour Rimouski et porte-parole de cette formation politique pour la Chaudière-Appalaches.
«Le gouvernement libéral à Ottawa a le devoir de réparer l’injustice commise contre le Québec avec sa stratégie de construction navale, qui avantage odieusement les chantiers d’Halifax et de Vancouver. Va-t-il tenir la promesse qu’il a faite aux travailleurs, ou s’agissait-il encore de belles paroles? Une fois les caméras retirées, est-ce que Justin Trudeau se rappelle le chantier Davie?», s’est-il questionné.
Comme la CSN, le député péquiste surveillera aussi attentivement le budget fédéral puisqu'il s'attend à des annonces en faveur du chantier maritime lévisien.
«Ottawa a abandonné nos travailleurs; or, c’est le rôle de Québec de se lever et d’exiger notre juste part. Nous, au Parti québécois, nous exigeons que le budget fédéral contienne un engagement ferme et chiffré pour le chantier Davie, et Philippe Couillard devrait faire de même», a conclu M. LeBel.