«Cette lettre est un appel au ralliement à notre chef, forte et généreuse, qui incarne ce pays que nous créerons. Nous avons besoin de vous, nous avons besoin d’elle: nous avons besoin de nous», peut-on notamment lire dans le document transmis aux médias, le 7 mars.
Rappelons que le parti souverainiste sur la scène fédérale est en crise depuis la semaine dernière. Le 28 février, 7 des 10 députés du BQ à la Chambre des communes ont quitté le caucus de la formation en raison du style de gestion de Martine Ouellet.
Aussi, le groupe des 7 déplore que Martine Ouellet veuille que les élus du BQ ne parlent que de l'indépendance du Québec à la Chambre des communes. Les députés démissionnaires souhaitent plutôt défendre les dossiers du Québec à Ottawa, afin de convaincre les Québécois de l'intérêt de la souveraineté.
Un mandat pour parler d'indépendance
Toutefois, les signataires de la lettre d'appui à Martine Ouellet estiment qu'elle n'accomplit que le mandat qu'elle a obtenu en devenant chef du BQ en 2017.
«C’est en 2017 que nous avons élu démocratiquement Martine Ouellet à la tête du Bloc québécois. La base du mandat était et demeure clairement l’affirmation de notre raison d’être: l’indépendance du Québec. Cette élection exprimait notre volonté qu’une voix résolument indépendantiste soit quotidiennement portée par l’action du Bloc québécois à Ottawa et ailleurs, sans cesse et sans s’excuser. Une voix forte et des gestes assumés», soutiennent les signataires.
Estimant qu'un élan fasse parfois trébucher, les présidents d'association appuyant Martine Ouellet ont plaidé pour l'unité du parti.
«Mais nous nous relevons toujours par cette promesse qu’est l’avenir. Un futur qui nécessitera l’engagement de toutes les forces de notre mouvement. C’est donc au nom de la beauté et de la grandeur de notre projet de liberté, qui nous enflamme et qui nous appartient tous, que nous devons réunir nos forces. Soyons confiants, sereins et décidés. Pour cette raison, souvenons-nous à nouveau de ce 19 octobre 2015 (NDLR : élections fédérales où 10 députés du Bloc ont été élus), où tout redevenait possible. Aujourd’hui, tout est encore possible, ensemble, forts», ont argué les signataires de la lettre.
Position de neutralité dans Bellechasse-Les Etchemins-Lévis
Notons toutefois que le conseil exécutif de l'association du Bloc québécois pour la circonscription de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis a adopté à l'unanimité, lors d'une rencontre tenue hier à Saint-Anselme, une résolution demandant que Martine Ouellet fasse face à un vote de confiance si aucune solution n'est trouvée au conflit.
«Le Conseil exécutif du Bloc québécois de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis demande au Bureau national de convoquer un conseil général spécial afin de trouver une solution au conflit entre la cheffe du parti et la majorité des membres du caucus parlementaire ou, à défaut de réconciliation, de tenir un vote de confiance électronique ou téléphonique sur la cheffe actuelle, Martine Ouellet, auprès de tous les membres, d’ici le 1er juin 2018», peut-on lire dans les extraits du procès-verbal de la rencontre.