Par Aude Malaret
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Ça ressemble au théâtre, le défi en plus. «Au théâtre, on livre une performance, on apprend tout notre texte. Mais là, on peut livrer le même type de performance sans avoir appris aucun texte, seulement avec une idée de départ et un caucus de 30 secondes», explique Marianne Rodrigue, présidente du comité Paradoxe et coordonnatrice du Tournoi.
Sur scène, les joueurs sont à la fois auteur, metteur en scène et comédien, qu'ils jouent seuls ou en équipe. Deux formats d'improvisation peuvent être demandés par les arbitres, la mixte ou la comparée. Au cours de la première, les deux équipes s'affrontent en même temps, dans la seconde, elles jouent l'une après l'autre.
Ainsi, l'improvisation, c'est jouer avec l'adversaire, ensemble, même lorsqu'on s'affronte pour créer une histoire. «C'est un sport où on joue avec l'autre et non contre lui. On se nourrit de l'autre et on doit le nourrir si on veut qu'il nous nourrisse à notre tour», précise Pierre Miousse, technicien aux loisirs aux Services aux étudiants (SAE).
«Avec la pratique, on devient meilleurs, on développe des trucs, des personnages. Ça dépend aussi de chaque joueur. Moi, je viens me nourrir du quotidien, je me fie à ce que j'ai vu, vécu et entendu, et je vais essayer de le reproduire en le grossissant», témoigne la joueuse.
Rire et se divertir
Jeu pour les acteurs et divertissement pour le public de tout âge, l'improvisation donne un rôle important aux spectateurs. «Le rôle du public, c'est voter, en utilisant son carton bicolore. Il est maître et seigneur à bord car il dit qui remporte l'improvisation», indique Pierre Miousse. Les joueurs, eux, doivent s'exécuter sur un thème et une catégorie donnés, le tout dans le temps imparti entre 30 secondes et 8 minutes pour les performances les plus longues dans le cadre du tournoi.
«Les gens viennent rire et ça fait du bien. On peut avoir autant des scènes humoristiques que dramatiques, les gens se déplacent pour avoir un bon moment. Le plaisir que les joueurs ont, ils le partagent avec le public.»
Marier différents styles
Avec sa dimension internationale, l'objectif d'un tel événement est de marier les différents styles et genres d'improvisation. «Les équipes italiennes ont pour ancêtres la Commedia dell'arte. Les équipes françaises ont été évangélisées par la Ligue nationale d'improvisation (du Québec), qui fête cette année ses 40 ans. Chaque équipe a développé son style théâtrale. Et ces rencontres leur permettent d'échanger dans un court laps de temps des expériences et des références différentes. Les joueurs se rencontrent pour partager leurs univers.»
Pour certaines équipes, le tournoi est devenu un rendez-vous annuel, et pour une partie des formations québécoises participantes, il s'agit même d'un tournoi préparatoire à la Coupe universitaire, dont la 31e édition se tient cette année à Rimouski pendant la session d'hiver.
L'équipe lévisienne du Paradoxe ne participe pas au tournoi. Ses membres sont hôtes de l'événement et coordonnent toute l'organisation pour recevoir au mieux les participants. Les joueurs participeront à d'autres événements pendant l'année. «On offre à la population universitaire et à la population de Lévis et des environs l'assurance de pouvoir participer à un événement haut en couleur, de bonne qualité et surtout, gratuit.»
Crédit photo : courtoisie - Paradoxe