Par Valérie Maltais
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Le 17 janvier dernier, le quotidien de l'homme aux multiples chapeaux a basculé. On lui a diagnostiqué un cancer à deux organes vitaux, le foie et le pancréas. Il découvrira plus tard que celui-ci n'est pas des plus agressifs et se développera lentement. Or, aucun traitement ne peut enrayer complètement la maladie.
Pour le septuagénaire, cette mauvaise nouvelle est venue répondre à un questionnement qui a commencé en août 2016, pendant les Jeux d'Acadie pour les 50 ans et plus, où son niveau d'énergie avait considérablement diminué.
«Je n'ai jamais été malade de ma vie. J'ai toujours fait du sport et pris soin de ma nutrition, à tout point de vue. Quand je me suis effondré, je me suis dit que ce serait une hernie, mais jamais il ne m'est passé dans l'idée que ce serait un cancer», a raconté le fier Lévisien.
En mode planification
Presque instantanément, son esprit s'est mis en mode planification. «Dès le moment où les docteurs m'ont appris la nouvelle, je n'y pensais déjà plus. Les médecins s'occuperont de la maladie et moi, de mon épouse (sur la photo en une du Journal), de nos enfants et nos petits-enfants, a raconté M. Sonier, qui rapidement, a voulu mettre de l'ordre dans ses actifs, en commençant par la vente de sa compagnie Les Éditions de la Francophonie. Si j'avais à partir vite, mon épouse (Faye Breau) ne devait pas avoir à gérer tout ça.»
Écrire son autobiographie devait être un projet dans lequel il allait se lancer après sa retraite comme éditeur. Forcément, l'annonce de son cancer a devancé le processus. Toutefois, plutôt que de commencer par sa naissance en Acadie, le 13 janvier 1939, le nouvel auteur a choisi de se lancer dans la rédaction du dernier chapitre. Ainsi, Le sprint final a été lancé pour la première fois à Tracadie, le 2 octobre.
«J'ai dit à mon épouse que ce devait être le plus beau temps de notre vie. On a passé au travers nos grands projets et on arrive dans le sprint final. Je crois d'ailleurs qu'il y a plus d'occasions de bonheur dans cette dernière étape, peut-être parce qu'elle est délimitée dans le temps. C'est pourquoi j'ai publié le livre, ainsi que pour faire du bien», a-t-il partagé.
Depuis le 20 août 2016
Ce dernier chapitre raconte le parcours de M. Sonier depuis le 20 août 2016, les rendez-vous et les examens à l'hôpital ainsi que les moments où il fallait annoncer la nouvelle à ses proches. Le premier manuscrit a été rédigé en 2 semaines, puis il a été réécrit 11 fois. Son épouse et complice depuis 53 ans a été la troisième personne à le lire. «Lorsqu'elle est venue me voir, c'était comme si un fardeau venait de tomber», a rapporté le Lévisien.
Parce que l'auteur raconte une version différente, par son positivisme, de la vie après un tel pronostic. Loin de lui l'envie de faire la morale. Il demeure simplement authentique. «Je sais que mon temps est limité, mais ensuite, tout dépend de ta disposition et de ton attitude. Dans les circonstances, je me sens très bien et je suis heureux que ce sprint final puisse apporter du bien et de l'optimisme aux gens», a fait valoir celui qui poursuit ses entraînements de natation pour garder la forme, tant mentale que physique.
Parsemé de plusieurs anecdotes, Le sprint final est donc le dernier chapitre de l'autobiographie qu'il souhaite publier à l'automne 2018. «J'ai le privilège d'avoir le temps de l'écrire», a souligné M. Sonier, qui commencera l'ouvrage une fois la promotion de son premier livre complétée.
Crédit photo : Les Éditions de la Francophonie