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Une réflexion poétique pour rompre le silence

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CRÉDIT : COURTOISIE

15 janv. 2018 01:19

De son expérience d’intervenant en santé mentale et de sa conscience sociale, Marc-Antoine Leblanc tire une réflexion poétique dans laquelle il utilise la force et la beauté des mots pour décrire le monde. À 25 ans, le Lévisien publie son premier recueil de poésie Scrupule et Silence aux Éditions de la Francophonie.

C’est une dynamique inhérente à la vie, confronter ses doutes et ses peurs. Quand on se confronte à ses doutes, on a généralement deux options : affronter ou fuir, parler ou garder le silence. Majoritairement, par peur de se sentir vulnérable en se révélant trop, on va souvent choisir le silence. D’où Scrupule et Silence», explique l’auteur à propos du titre de son ouvrage.

Dans son travail, Marc-Antoine Leblanc accompagne des résidents avec des problématiques en santé mentale au sein d’une structure d’hébergement, dans le cadre de prises en charge à long terme ou d’un processus de transition vers un retour à l’autonomie. Il occupe ses fonctions d’éducateur et coordonnateur en charge de l’équipe de travail de la structure d’hébergement, à Montréal, ville où il a emménagé en 2016 après des études primaires, secondaires et collégiales à Lévis et un parcours à l’Université Laval. 

Pour écrire, il s’est nourri de son domaine professionnel, la santé mentale, mais aussi de tout ce qui l’entoure, aussi bien l’atmosphère politique actuelle, que le politiquement correct, les opinions divergentes des gens, son quotidien et sa vie personnelle. Il espère ainsi contribuer à l’ouverture d’esprit des lecteurs.

Engager sa voix socialement

«Je regardais les nouvelles, il y a plusieurs choses qui me tenaient à cœur dans les sujets qui faisaient l’actualité. Je me suis dit, pourquoi pas essayer moi-même d’être une voix qui parle de ces sujets, les amener à l’avant-plan sous une forme poétique, présente-t-il. Ma visée n’est pas que les gens adoptent mon opinion, mais qu’ils questionnent leur propre vision.»

Rédigé dans deux styles différents, le recueil comporte deux parties distinctes issues de deux méthodes de travail. «Dans Silence, les textes sont davantage engagés socialement, de façon explicite. En général, j’ai écrit ces textes à l’ordinateur à partir de nouvelles qui m’accrochaient. Dans les textes plus symbolistes, je pouvais avoir une idée sur un mot ou un sujet qui sortait d’une conversation», partage Marc-Antoine Leblanc qui a écrit cette autre partie aux formes plus courtes et plus concises, à la main sur des feuilles de papier et même, parfois, dans le métro, sur son cellulaire. 

«J’ai utilisé des mots qui peuvent choquer, laisser perplexe. Je joue avec la ponctuation, les rythmes, les strophes. C’est varié. Au fil du processus créatif, le style a beaucoup évolué. Les textes écrits au début sont plus longs, plus de substance et moins de style et ceux à la fin, c’est l’inverse, ils sont plus courts.»

À ceux que le style poétique pourrait effrayer, l’auteur recommande de donner libre court à ses propres pensées et émotions. «La poésie, c’est souvent vu comme inaccessible et élitiste, mais en bout de ligne, selon moi, ça devrait être la forme littéraire la plus accessible. Dans le sens où, il n’y a aucune obligation de saisir le message qui peut être à l’origine d’un texte. L’important, c’est l’interprétation que le lecteur en fait», affirme-t-il.

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