vendredi 26 avril 2024
Votre Journal. Votre allié local.

Spectacles Arts > Culture

Le premier roman prometteur d’une Lévisienne

Les + lus

21 févr. 2018 09:45

Par l’écriture, elle a cheminé sur le sentier du deuil. Le premier livre de Mélanie L’Hérault s’ouvre sur la mort de Juliette Favreau. À travers les souvenirs de sa fille Pastelle, le lecteur découvre l’histoire savoureuse de cette femme hors-norme qui a passé sa vie à faire le bien autour d’elle, dans un récit drôle et touchant.

Dès le début du roman, le lecteur sait. Juliette est morte, emportée par un cancer. Tout comme la mère de l’auteure quelques années plus tôt. Autour de cette expérience commune avec le personnage principale, Mélanie L’Hérault a construit une fresque habitée par des personnages hauts en couleur. Le Jardin de cendres, publié par l’éditeur Guy Saint-Jean, entraîne le lecteur dans le passé de la défunte, ponctué de situations tantôt loufoques, tantôt bercées de tendresses.

«Les personnages sont arrivés en premier. Ils ont commencé à m’habiter avant le roman. Cette Pastelle, qui a un nom particulier, cette famille-là vivait en moi. J’avais commencé un roman sur un tout autre sujet. Tout à coup, avec ce deuil qui se faisait difficilement, j’ai essayé d’écrire là-dessus. J’ai exploré cet événement et j’y ai ajouté des choses complètement inventées qui me permettaient plus de liberté», se souvient l’auteure.

Plus en paix après l’écriture de son roman, loin d’être autobiographique, Mélanie L’Hérault considère que ce travail lui a permis de faire son deuil. «Ça m’a remué, mais ça m’a fait du bien. Ça m’a permis de retourner à des endroits et de vivre des choses que je n’avais pas vécues, de mieux dire au revoir», confie-t-elle. 

Jouer avec les réactions 

Les funérailles ne sont qu’un prétexte pour présenter les personnages. Dans le livre, Pastelle est, elle aussi, enseignante. Mais la ressemblance entre les deux femmes s’arrête ici. «Pastelle est un personnage que j’ai laissé très près de moi. Elle est la pierre angulaire. Dans le fond, ce n’est pas elle la plus drôle, mais les autres gravitent autour, relève l’écrivaine. Quand j’ai bien cerné mon personnage, je me fais un portrait de lui. J’essaie toujours de respecter sa façon de réagir.»

Quand elle écrit, Mélanie L’Hérault s’amuse. Celle qui a déjà composé des sketchs, des textes pour la petite troupe de théâtre dans laquelle elle a joué ou les spectacles de l’école, aime les dialogues. Sa force, dit-elle. L’auteure s’inspire de ce qui l’entoure et de ce qu’elle trouve drôle dans sa vie pour faire interagir les personnages avec humour. 

Une nouvelle carrière

La rédaction de son roman lui a demandé une année. «Quand le fil conducteur s’est déroulé devant moi, j’ai eu besoin d’écrire et j’ai demandé un congé au travail. Je m’y suis consacrée pendant six mois, à ne faire que ça. Mon retour au travail était prévu en janvier et je n’avais pas terminé. Mais l’histoire était tellement bien commencée que j’ai pu continuer», précise-t-elle.

L’auteure prévoie prendre des congés sabbatiques tous les deux à trois ans afin de poursuivre l’écriture, tout en restant enseignante de français au secondaire à l’École Pointe-Lévy. À l’automne dernier, elle s’est absentée une autre session pour écrire un roman jeunesse, dans la collection C’est ma vie, à la demande de son éditeur. La publication dépendra de l’évaluation en cours. Dans son élan, Mélanie L’Hérault s’est lancée dans un troisième projet de livre. Une nouvelle auteure est née et elle ne semble pas près de s’arrêter.  

Les + lus