Inspirée par Jean-Paul Riopelle dans son travail, Ghislaine Riendeau a eu envie de faire découvrir l’univers de l’artiste aux plus jeunes. Lors de l’appel à projet pour les Journées de la culture à Lévis, elle a présenté l’idée d’un atelier autour de l’œuvre de Riopelle, suivi d’une exposition des travaux produits dans ce cadre. «Quand on est adolescent, on a le goût de découvrir et on a de l’intérêt pour la nouveauté», souligne-t-elle.
C’est l’automne, période à laquelle les oiseaux migrent et les oies blanches traversent le ciel, qui a fait penser Ghislaine Riendeau à Jean-Paul Riopelle. Connu pour ses tableaux de couleurs exécutés à la spatule, l’artiste a aussi représenté la nature dans des œuvres plus figuratives. À la fin de sa carrière, il a d’ailleurs peint des oiseaux sur ses toiles.
«Je trouve que c’est un peintre d’instinct. Il peint d’une façon rapide, avec des médiums modernes, même si ce sont des toiles qui datent des années 50 et 60. Il peignait avec des bombonnes, des aérosols, de l’encre et des pochoirs», illustre Ghislaine Riendeau.
Fougue artistique et liberté adolescente
Pour elle, ce style nouveau pour l’époque et la liberté du peintre lui paraissaient à même de séduire les adolescentes. «Il était un peu rebelle par rapport à tout ce qu’il avait appris comme techniques de base pour peindre, considère l’artiste. Quand j’ai présenté ce projet, je me suis dit que j’allais aller chercher de la fougue, de la liberté et de l’instinct dans l’esprit créatif des jeunes.»
Cette activité a été retenue par le groupe des Intrépides du 121e Groupe Scout du quartier Saint-Étienne-de-Lauzon. Âgées de 12 à 17 ans, 18 jeunes filles ont participé à un atelier de peinture à l’acrylique guidé par Ghislaine Riendeau, le 11 septembre dans le local des scouts. «Je leur ai présenté le peintre Riopelle. J’ai parlé de ces différentes toiles et je les ai incité à aller visiter le Musée des Beaux-arts sur les plaines pour connaître ce grand artiste», raconte-t-elle.
Puis, les participantes ont travaillé à partir de planchettes, de 10 pouces sur 10, apprêtées au préalable par l’artiste et les ont personnalisées en y mettant leur coup de pinceau. «Les jeunes avaient à créer leur propre visuel à partir de médiums comme l’acrylique, l’encre de Chine ou les pochoirs. Chaque ado a fait sa création qui est exposée à la bibliothèque.»
En plus des travaux des jeunes, l’exposition présente des œuvres de Ghislaine Riendeau. «Depuis un an, je travaille et je lis beaucoup sur Riopelle, sa façon de voir la nature. C’est ce qui m’a interpellée.» Elle a ensuite réalisé plusieurs tableaux à l’aide de différentes techniques à sa façon qui traduisent son interprétation personnelle de l’œuvre de Riopelle. Elle a choisi les oies comme sujet principal.
Dans sa pratique artistique, la Lévisienne puise son inspiration dans la nature. Elle compose des scènes à l’aspect primitif, pures et naturelles. Elle peint à la spatule, utilise des techniques de lavis et de grattage et exploite les contrastes de couleurs chaudes et froides.