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Dénoncer à l’aide de l’art urbain

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L’artiste peintre urbain lévisien, Rafa Scöff, a participé à son premier vernissage le 15 décembre dernier. CRÉDIT : COURTOISIE

03 janv. 2019 08:19

Originaire de Lévis et âgé de 25 ans, celui que l’on surnomme Rafa Scöff est ce qu’on peut appeler un peintre urbain. À l’aide de la peinture en aérosol et à l’huile, Scöff dépeint les injustices sociales. Le Lévisien participait à son premier vernissage, le 15 décembre dernier.

Rafa Scöff pratique la peinture urbaine depuis plusieurs années déjà. Lorsque la saison le permet, l’artiste peintre aime s’exprimer par le moyen de graffitis sur les différents murs où il est permis d’effectuer ce genre de pratiques. L’hiver, il se met à la peinture sur des toiles à l’aide d’aérosol et de pochoirs.

Celui qui signe ses portraits sous le nom de Scöff a débuté le graffiti afin de s’extirper du milieu de la consommation de drogue. «Un moment donné, je voulais me sortir de ce monde-là et je suis revenu à mes racines, l’art», lance-t-il. 

À force de dessins, le Lévisien s’est fait remarquer par une équipe de promoteurs, Urban Graf, une compagnie québécoise qui fait la promotion d’artistes du milieu urbain via une ligne de vêtements et des événements.

Sous les thèmes de la consommation de drogue, l’abus de pouvoir, les inégalités, la justice, les émotions, la tristesse et la colère, l’autodidacte aime choquer. «Un des sujets qui me touche le plus dans ces temps-ci, c’est le réchauffement climatique. Je m’inspire des problèmes de société et de l’actualité. Mon but n’est pas de dessiner quelque chose de beau, mais de dénoncer», souligne-t-il.

Un rêve de plus en plus réaliste

Le 15 décembre dernier, Rafa Scöff a eu la chance de participer au vernissage Le souffle de l’âme, en collaboration avec cinq artistes, à la galerie d’art Urbania, située sur la rue Saint-Paul à Québec.

Cet événement était une première pour l’artiste urbain et il le voit comme un tremplin. «Pour moi, cette première expérience va m’aider à connaître le fonctionnement du milieu. C’est sûr que mes efforts n’arrêteront pas là, je vois plus gros encore que ce vernissage-là. Je veux faire ma propre exposition et marquer l’inconscient du public par ce type d’art qui n’est pas encore ouvert à tous», partage le Lévisien.

Sortir des sentiers battus

Si Scöff exprime son désir de combattre les injustices via ses toiles, il souhaite se distinguer dans son domaine à sa façon en prenant un chemin propre à lui. «Mon rêve est de vivre de ça. Je suis autodidacte. Je veux prouver qu’on est capable encore aujourd’hui de réussir sans avoir fait de grosses études», explique le jeune artiste.

Selon lui, il n’est pas nécessaire pour les artistes de se coller à un carcan pour réussir. Plusieurs lui ont dit qu’il devrait suivre un cours universitaire afin d’apprendre les techniques «classiques», mais l’artiste en a fait fi. Il n’est pas fait pour les bancs d’école et ils ne sont pas nécessaires pour qu’il atteigne ses objectifs.

À plusieurs reprises, il a proposé son portfolio à différentes galeries et lorsqu’il a dû essuyer un refus, c’était en raison du manque d’espace dans la galerie. C’est pourquoi il a confiance en ses moyens et son cheminement.

Rafa Scöff n’est qu’au début de son parcours et malgré son désir de se perfectionner et d’évoluer, il continuera à faire passer ses messages. «Je veux déranger pour choquer, déranger pour faire parler, déranger pour forcer le changement», conclut Scöff.

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