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Ataraxie remporte la finale locale de Cégeps en spectacle

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Ataraxie (1re photo), Tommy Grandbois et Antoine Busque (2e photo) ainsi que Daphnée Soucy (3e photo). CRÉDIT : GILLES BOUTIN

14 févr. 2019 09:44

À trois musiciens, ils ont gagné deux prix. Seulement un an après avoir créé leur groupe, William Beauchemin-Plourde, Alexandre Prince et Théo Gignac ont décroché la première place et le Prix du public lors de la soirée de compétition artistique, le 6 février.

«J’ai été surpris, mais agréablement surpris. Je suis très fier, car c’est la première fois qu’on présentait les compositions sur scène. Je suis content et j’ai hâte à la finale régionale», a réagi Théo au lendemain de la prestation d’Ataraxie sur la scène du Cégep de Lévis-Lauzon.

Quand les trois garçons dans le vent ont embarqué dans cette aventure musicale, c’était avant tout pour le plaisir de jouer ensemble. Grâce à ce passage remarqué à Cégeps en spectacle, ils ont réalisé que leur travail et leur créativité pouvaient les porter plus loin que leurs espérances. 

«Le petit studio ici, ce n’est pas très grand, c’est intime. Tous les mardis, on joue. Que les gens embarquent, qu’ils aient du fun avec nous, ils battaient la mesure, ils souriaient, c’était vraiment agréable d’avoir cette communication. Les prix témoignent du contact avec le public. On en veut toujours plus, c’est chouette. Pas des prix! Divertir et amuser les gens», s’est réjoui William.

Avec sa performance énergique, Ataraxie a séduit le jury par ses textes critiques et la synergie entre les membres, dont le bonheur d’être sur scène ensemble était évident. 

Festif et littéraire 

 «Notre style passe beaucoup par des accords jazz, mais on essaie d’allier ça à quelque chose d’accessible pour le public avec un style vocal plus festif. Un peu comme Les Colocs, je dirais», présente Théo. 

Ataraxie s’inspire des auteurs de la littérature et de la philosophie, comme Albert Camus et Nietzsche, pour évoquer les réalités de notre monde. D’ailleurs, le nom du groupe vient d’un terme grec qui définie une forme du bonheur chez les philosophes de l’Antiquité.

«Les paroles de nos tunes, ce sont des critiques de ce qui se passe présentement dans l’actualité et de comment moi, je me sens là-dedans. Et c’est partagé par les autres», explique l’auteur, aussi guitariste du groupe.

Quand Ataraxie cite Camus, c’est pour parler de l’éveil à l’absurde énoncé par l’écrivain.

«C’est l’histoire d’un gars qui se rend compte que la vie est absurde. Il se rend compte que son monde n’est plus pareil. Il va vivre là-dedans et il est un peu mis à part du reste de la société, raconte Théo. Tu parles à quelqu’un et 30 secondes après, tu l’entends parler avec quelqu’un d’autre et ça va être complètement différent. Les gens s’adoptent une façade pour donner l’impression de quelqu’un qu’ils ne sont pas vraiment.»

Dans un autre titre, c’est cette fois à Nietzsche que le groupe fait référence pour encourager chacun à «suivre ses instincts, ne pas se laisser avoir par tout se qu’on essaie de nous faire croire et y aller avec ce qu’on a dans nos trippes». 

«La musique est le fun à écouter. Et, si tu prends vraiment le temps d’écouter les paroles, tu peux saisir le double sens. Ça ajoute juste un sens plus profond. Mais ça rejoint beaucoup de personnes», fait valoir William.

Les trois complices se sont rencontrés à une soirée pour les musiciens organisée au cégep. «On s’est tous retrouvés ici, les musiciens. À un moment, j’ai embarqué sur le drum, puis Théo a pris sa guitare et Alex a pris sa basse. On a commencé et on a vu que c’était le fun.»

Expérimenter pour créer

 Sorti d’un programme en musique suivi au secondaire où il a appris toutes les bases de la théorie, Théo écrit et compose les chansons originales qu’il propose au groupe avant que chacun apporte ses idées. Car au final, c’est ensemble que les musiciens créent les arrangements.

«La première année où on a joué ensemble, on a fait que des improvisations. On a développé une manière de communiquer comme ça. En composant, on a une structure. Mais en la jouant, on va toujours ajouter des choses», explique Alexandre.

«Là, on a fait une chanson plus jazz, plus funk. Dans les autres chansons qu’on a écrites, il y a un blues, des ballades. On essaie d’expérimenter plein de choses.» Pour Ataraxie, ce n’est que le début des explorations créatives.

Le palmarès

Premier prix et Prix du public : Ataraxie

 Deuxième prix : Tommy Grandbois et Antoine Busque

 Troisième prix  : Daphnée Soucy

 Prix de la création : Frédéric Provencal 

Mention spéciale : Grâce Lobé

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