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Les anciens de Breakeyville racontent leur vie d'avant

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17 nov. 2017 10:36

Pour la Société d'histoire Sainte-Hélène de Breakeyville, le réalisateur et producteur, Denis Carrier a réuni dans un film documentaire la parole de sept aînés de Breakeyville. Leur récit appartient désormais aux archives de l'organisme afin d'enrichir les connaissances sur la vie, pendant la première moitié du 20e siècle.  

C'est une époque bien différente d'aujourd'hui. Les «pitounes» descendaient la rivière Chaudière pendant la drave jusqu'au moulin à scie. À l'automne, les hommes travaillaient comme bûcherons dans les bois. Quand venait le moment de rentrer à la maison, les réunions de famille égayaient le quotidien et chacun élevait des animaux pour se nourrir. Et puis, il fallait prendre le train pour se rendre à Québec et la majorité du temps, tout le monde marchait, même les enfants pour aller à l'école. Il y a même eu des réfugiés pendant la guerre qui ont travaillé dans la maison des Breakey.
 
Autant de souvenirs que s'est remémorée Anne-Marie Sévigny, en acceptant de témoigner dans le film, Breakeyville… Témoignages d'une autre époque. «J'ai réussi à convaincre sept personnes d'une génération qui n'a pas l'habitude d'être filmée», souligne le réalisateur. Des 15 heures d'enregistrement, 1 heure 30 à 2 heures 30 d'entrevue avec chacun, tout de même, il en a tiré un montage de 90 minutes. Avec des séquences émouvantes et drôles, les spectateurs passent du rire aux larmes. Informatif, le film n'oublie pas de faire une place aux anecdotes plus cocasses. 

Une bonne expérience

Anne-Marie Sévigny garde un bon souvenir de cette nouvelle expérience. «J'ai aimé parlé, car ça m'a rappelé des souvenirs d'enfance et fait revivre ma vie. Les jeunes ne posent pas beaucoup de questions, alors que nous, on demandait à nos parents ce qu'ils avaient fait dans leur vie. Ça nous donnait une leçon de le savoir et on pensait à ce qu'on pouvait faire. J'ai raconté ce que j'ai vécu. J'ai apprécié tout ce que j'ai eu. On était heureux de notre vie.»
 
Âgés de 83 à 95 ans, les participants évoquent leurs souvenirs de la Grande Dépression de 1929 et de la Seconde Guerre mondiale. Alors qu'elles ont marqué la population, ces périodes étaient peu documentées dans les archives, selon Denis Carrier. La fondation de la paroisse s'y trouvait souvent retracée, moins les événements qui ont suivi. 
 
Savoir d'où on vient

Pour cette raison, il a présenté son projet à la société d'histoire il y a deux ans afin d'avoir dans les archives des témoignages vivants des gens de Breakeyville. «On avait des photos, mais personne qui se raconte. Ces témoignages apportent beaucoup d'information pour connaitre la vie d'avant dans le quartier», souligne-t-il.
 
«C'est un beau documentaire, apprécie la fille d'Anne-Marie Sévigny, Gaétane Boutin. Ceux, qui ont témoigné, se rejoignaient tous dans leurs souvenirs. Je voudrais montrer ce film à mes enfants et mes petits-enfants, pour qu'ils voient leur arrière-grand-mère raconter sa vie. J'ai découvert des histoires et eux en apprendront encore plus.»  
 
Car «quand on sait d'où on vient, on sait où on s'en va», conclut Anne-Marie Sévigny.
 
Le film a été produit pour la Société d'histoire Sainte-Hélène de Breakeyville par les Productions Techno-Denis. Il est disponible en ligne dans un espace réservé aux membres de l'organisation.
 
Sur la photo : Anne-Marie Sévigny a participé au documentaire, Breakeyville… Témoignages d’une autre époque, avec six autres aînés. 

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