Onze heures approchent et les bénévoles discutent joyeusement près de la porte d’entrée du Centre d’action bénévole Bellechasse-Lévis-Lotbinière. Heureux de se retrouver, ils ont pour habitude d’arriver un peu plus tôt afin de profiter de ce moment ensemble. Ils attendent l’arrivée de la voiture du traiteur qui apporte, du mardi au vendredi, les repas préparés pour les bénéficiaires des popotes roulantes.
Chacun charge une glacière dans sa voiture. Munis de leur liste, les bénévoles se saluent et partent livrer leurs victuailles fraîchement cuisinées. «Les plats se conservent. Ils sont cuisinés dans la nuit de la livraison. Ils arrivent chauds à la maison dans des contenants recyclables, qui vont au micro-ondes. C’est de la nourriture faite maison par le traiteur Relais des campagnes à Saint-Lambert», explique Gabrielle Lefebvre, adjointe aux services de soutien à domicile au Centre d’action bénévole régional.
Un standard de qualité
Si ce fonctionnement est beaucoup plus simple en raison des règlementations et demande moins de travail aux bénévoles, tout en garantissant des portions égales et un standard de qualité, une pointe de nostalgie perce dans la voix de Germain quand il évoque ses premières années de bénévolat. Les heures passées à la préparation lui manquent, autant que les longues discussions arrosées de café. Mais sa mission lui tient à cœur, tout comme ce service est important pour ceux qui le demandent. «Ils aiment nous voir et surveillent notre arrivée», raconte-t-il. Un bonjour, quelques mots, les échanges sont rapides, mais amène un sourire dans la journée de ceux qui en ont besoin.
150 repas par semaine
Le service fonctionne quatre jours par semaine, au lieu de deux avant octobre dernier. À Lévis, environ 150 repas sont livrés chaque semaine à la quarantaine d’usagers inscrits, pour un total de 14 000 repas à plus de 250 personnes par année. Certains commandent pour chaque jour de livraison, d’autres seulement une ou deux fois par semaine selon leurs besoins. Deux choix de repas sont systématiquement proposés au coût de 6,25 $, incluant une soupe, un plat principal et un dessert.
«On a beaucoup de gens veufs, surtout des hommes, qui ont perdu leur conjointe qui a toujours cuisiné pour eux. Il y a aussi des gens en convalescence qui ont eu une opération. Ma clientèle est en majorité composée d’aînés. J’ai une jeune mère de famille aussi. Elle vient d’accoucher et elle est aux études. On l’aide pour quelques mois. On va toujours préserver l’autonomie des gens. Ça m’étonnerait qu’on arrive à sept jours par semaine. Ça donne un peu de répit, mais ça préserve leur autonomie. Parce que c’est toujours bon de continuer à cuisiner un peu», conclut Gabrielle Lefebvre.