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Santé mentale : un témoignage à livre ouvert

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Anick espère aider les personnes confrontées à la maladie, de près ou de loin, et leur donner espoir.

20 mars 2018 10:45

Au lieu d’emprunter un livre, la Bibliothèque Jean Gosselin offira, le temps d’un après-midi, la possibilité de rencontrer un livre vivant. Pour la première fois, Anick participera à cet événement de lutte contre la stigmatisation des personnes touchées par un problème de santé mentale.

Parce qu’elle est une personne et pas juste une maladie, Anick a choisi de témoigner à livre ouvert. Elle qui n’est pas née avec la dépression, mais en a connu deux au cours de sa vie, partagera son expérience afin de porter l’espoir et d’aider ceux qui vivent avec la maladie, qui vivent avec des gens qui y sont confrontés ainsi que tous ceux qui veulent se renseigner à ce sujet. 

«Je ne suis pas née avec un problème de santé mentale, rappelle-t-elle. J’étais comme tous les autres enfants de mon âge. J’évoluais au même rythme que les autres, je réussissais bien à l’école et j’avais des bonnes notes.» Lorsque des éléments déclencheurs s’accumulent jusqu’au trop plein, Anick craque et entre dans une période de dépression. «On n’est pas des monstres. On est juste pas bien dans notre peau.» 

Connaître le vécu d’une personne

Pendant les quinze minutes de la rencontre, préparée à l’aide d’un questionnaire, Anick se présentera, livrera son histoire et donnera l’opportunité à son interlocuteur de lui poser des questions. Le participant se sera préalablement inscrit à son arrivée à la bibliothèque, sur l’horaire des rencontres, et choisira l’un des trois livres humains. Le titre de l’histoire d’Anick sonne comme un mantra. «J’ai confiance en moi et j’ai tout en moi pour réussir.» Une phrase aussi forte qu’elle l’est elle-même derrière son grand sourire. 

«Un livre, tu peux le louer. Tu le regardes, tu peux sauter des chapitres, alors que devant une personne, tu es plus porté à l’écouter, à vouloir connaître son vécu, comment elle s’en est sortie et tu vois qu’il y a des solutions et de l’espoir», explique-t-elle.  

À sa deuxième dépression, Anick connaît déjà les signaux d’alerte. «J’ai vu tout de suite que ça n’allait pas et je suis allée consulter. Je n’ai pas hésité. J’avais beaucoup de symptômes qui revenaient, la fatigue, la tristesse, l’angoisse, j’étais incapable de faire mes choses, de m’habiller, de manger. Toutes les choses que toute personne est capable de faire régulièrement dans sa vie quotidienne. Je m’isolais. J’ai eu des idées suicidaires», confie-t-elle. 

Combattre les préjugés

Infirmière, son expérience du milieu médical lui rend le processus d’acceptation de la maladie et de la médication moins difficile. Encore tabou, les problèmes de santé mentale provoquent encore des sentiments de gêne, de honte, de rejet ou de jugement ainsi que, parfois, beaucoup d’incompréhension. 

«L’important, c’est de ne pas lâcher et de se reposer. On entend dire des gens dépressifs qu’ils n’ont pas de courage, qu’ils sont lâches. Secoue-toi! Tu es capable! Toutes ces choses sont des préjugés. Ce sont des idées fausses par rapport à nous qui vivons la maladie. C’est le temps qui va arranger les choses, le repos, et c’est sûr, la volonté. Mais il faut laisser le temps. Quand on est dans le creux de la vague, il faut le vivre à fond et après, ça va remonter. Il ne faut pas perdre espoir. On va être mieux un jour», défend-t-elle. 

Dans le processus de rétablissement, Anick a trouvé une aide précieuse auprès de La Passerelle. En arrêt de travail, elle s’est construit une routine, a trouvé un milieu de vie et s’est même découvert une passion pour le tricot. Situé à Lévis, l’organisme aide les gens vivant avec un problème de santé mentale afin d’améliorer leurs conditions de vie, en proposant notamment un accompagnement professionnel et différentes activités. 

À livres ouverts sera présenté à la Bibliothèque Jean-Gosselin, au 3315, avenue des Églises, le 22 mars de 13h à 15h30. 

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