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Portrait de l’insalubrité dans les logements de la région

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CRÉDIT : COURTOISIE

23 mars 2018 09:52

L’Association coopérative d’économie familiale Rive-Sud (ACEF), en collaboration avec la Concertation Logement Lévis (CLL) a rendu public, en novembre dernier, son étude sur l’insalubrité des logements et présenté 39 recommandations pour améliorer les conditions d’habitation.

Quelle est la réalité des personnes vivant dans des logements insalubres ou en mauvais état? Intitulée Insalubrité dans les logements : portrait, expériences, enjeux et recommandations - Lévis, Bellechasse, Montmagny, L’Islet et Lotbinière, l’étude analyse cette problématique à partir d’entrevues avec des locataires, des intervenants sociaux et des responsables municipaux. 

L’objectif n’était pas de mesurer le phénomène de l’insalubrité à Lévis, mais de le décrire à partir de situations réelles vécues par des locataires à Lévis. Ce diagnostic de terrain met en lumière non seulement les mauvaises conditions de logement, mais également l’impact humain derrière celles-ci. 

«On s’est rendu compte que le problème est bien là. À Lévis, c’est davantage dans les secteurs du Vieux-Lévis, du Vieux Saint-Romuald et du Vieux-Charny», constate Édith St-Hilaire, coordonnatrice à l’ACEF.

Moisissures, forte humidité ou encore surpeuplement sont autant de signes d’insalubrité dans un logement. L’étude a permis de constater qu’elle peut prendre différentes formes : dégradation des bâtiments, non-conformité des lieux, malpropreté et encombrement. «S’il n’est pas toujours facile de poser un diagnostic, on voit que les gens sont aux prises avec des conditions qui ne sont pas acceptables et nuisent à leur qualité de vie et à leur santé.» 

Des locataires démunis

Les causes sont certes variées et complexes, mais partagées entre les locataires et les propriétaires. Les résultats montrent que les personnes les plus vulnérables sont les plus touchées et qu’elles font les frais des impacts physiques, psychologiques et financiers de cette problématique d’insalubrité.

«Il ressort beaucoup que les locataires se sentent démunis face à une situation. Dans notre clientèle, ce sont des gens plus vulnérables qui vivent déjà d’autres problématiques en santé mentale ou physique. Quand arrive un problème de logement, c’est une surcharge», décrit Édith St-Hilaire.

Car le processus pour dénoncer cette situation s’avère long et compliqué. «Si on veut que les gens aillent au bout de leurs démarches, il y a un besoin important d’encadrement et de soutien. Le simple fait de devoir rédiger une mise en demeure pour informer le propriétaire qu’on veut qu’il fasse quelque chose, ça devient une barrière», assure-t-elle. 

Dénoncer ces situations

L’accompagnement des personnes reste un besoin essentiel, conclut l’étude dans ses recommandations. Pour sa part, l’ACEF offre ses services deux jours par semaine. «Notre objectif est de donner de l’information aux gens, leur dire à qui ils peuvent s’adresser, selon leur situation, ou leur fournir des exemples de mise en demeure. On n’a pas les effectifs pour soutenir les gens au quotidien, mais on essaie de les outiller», partage-t-elle.

De plus, une concertation accrue des acteurs concernés est nécessaire pour préciser les rôles de chacun, réfléchir aux solutions et les mettre en application. «On collabore avec la Ville. Il existe des règlements, mais parfois, les moyens de les faire appliquer sont déficients. Dans cette étude, nous avons essayé de mettre ces situations en contexte et notamment l’application de ces règlements. Il faut aussi sensibiliser les propriétaires et encourager les locataires à dénoncer les situations», raconte Édith St-Hilaire. Car, souvent, les mêmes logements sont loués de façon récurrente et les problèmes ne se règlent pas.

Constatant que les gens qui se retrouvent dans des logements insalubres, sont plus vulnérables et n’ont pas beaucoup de revenus, l’organisme recommande d’assurer l’accès à un parc locatif abordable et en bon état, grâce notamment au développement de nouvelles unités de logements sociaux et communautaires.

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