Selon les représentants de ces organismes lévisiens, il est fréquent que des groupes provenant de l’extérieur de la région sollicitent à Lévis des citoyens pour des dons sans mentionner qu’ils proviennent d’ailleurs et que les sous récoltés ne servent pas aux enfants d’ici.

De plus, les organismes communautaires jeunesse de Lévis craignent que certains solliciteurs puissent avoir des «pratiques frauduleuses» en utilisant un nom d’organisme et ceci pour des fins personnelles.

«Sur les tables de concertation, on se parle toujours de cette problématique. Il y a toujours un représentant qui fait face à une situation de la sorte. […] C’est constaté assez régulièrement. On en entend toujours parler», ont partagé Anne-Marie Roy, directrice générale d’Alliance-Jeunesse Chutes-de-la-Chaudière, et Richard Bégin, directeur du Centre aide et prévention jeunesse.

Par exemple, lors d’une activité de financement tenue le 5 mai à l’épicerie IGA de la route des Rivières, des artisans de la Maison des jeunes l’Azymut de Saint-Nicolas se sont fait dire par des citoyens qu’ils avaient déjà donnés pour cette cause. Le hic, c’est que ces personnes ont remis des sous à un organisme offrant des services dans le Centre-du-Québec, un groupe qui sollicitait les gens près du restaurant McDonald’s situé à proximité.

Ces sollicitations de regroupements provenant de l’extérieur entraînent plusieurs conséquences négatives pour les organismes communautaires jeunesse de Lévis. En plus de ne pas pouvoir mettre la main sur de précieux dollars pour leur cause, les groupes perdent des possibilités de tenir des activités de financement puisque les opportunités offertes par les commerçants sont déjà prises par des organismes de l’extérieur, par exemple l’emballage dans certaines épiceries.

Bien s'informer

Ainsi, les représentants des organismes communautaires jeunesse de Lévis appellent les Lévisiens et les commerçants à être vigilants quand vient le temps de donner des sous ou une opportunité pour récolter des dons.

«L’objectif, c’est de ne pas faire peur aux gens pour qu’ils arrêtent de donner. Nous voulons les sensibiliser à prendre le temps de s’informer auprès des organismes qui les sollicitent pour être sûr qu’ils donnent à l’organisme du coin. Aussi, nous voulons qu’ils nous fassent part de situations qu’ils ont vécues», a nuancé Mathieu Denis, agent de développement chez L’ADOberge Chaudière-Appalaches.

Malgré une campagne appelant à la vigilance mise en place par la Ville de Lévis et la Table régionale des organismes communautaires Chaudière-Appalaches il y a quelques années, les organismes communautaires jeunesse de Lévis sont conscients qu’il reste du travail à faire pour faciliter la validation de leur légitimité et leur fiabilité. Ils se sont engagés, le 6 juin, à mettre en place trois éléments lors de leurs activités de financement.

Chaque organisme mettra en évidence une accréditation de la Ville de Lévis. Également, l’organisme s’assurera que son logo est le même que celui présent sur l’accréditation de la municipalité. Enfin, les organismes communautaires jeunesse de Lévis entendent travailler sur un identifiant collectif.