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«Arrêter de faire plus avec toujours moins»

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Richard Bégin, directeur du Centre aide et prévention jeunesse (CAPJ).

19 juin 2018 10:20

Depuis 35 ans, le Centre aide et prévention jeunesse a mis en place des services afin de répondre aux besoins des jeunes dans la communauté. L’organisme a profité du bilan 2017-2018 de ses activités pour clarifier ses axes d’intervention en tenant compte des ressources disponibles.

«On n’est pas en difficulté. On est un organisme qui se repositionne. On a décidé d’arrêter de faire plus avec toujours moins. À un moment, il y a une limite et elle est atteinte dans notre cas. Donc, on fait avec ce qu’on a. On s’organise pour rester équilibré au niveau du budget et maintenir des services cohérents et utiles», a assuré Richard Bégin, le directeur du Centre aide et prévention jeunesse (CAPJ), à la suite de l’assemblée générale annuelle de l’organisme. 

Malgré la persistance d’un léger déficit d’opération de 3 000 $, le CAPJ a retrouvé un certain équilibre, après être précédemment passé d’un déficit de 45 000 $ à 17 000 $. Ce rééquilibrage en cours se base notamment sur une réduction des frais, qui a mené à l’arrêt du service d’accompagnement des familles et au non remplacement d’une travailleuse de rue auprès des adultes.

Derrière ces choix, l’objectif est finalement de consolider les activités qui bénéficient d’un financement récurrent et de continuer à les développer. «On veut éviter de répondre à certains besoins, créer une attente et ne pas être capables d’y répondre après. On perpétue ce qui est solide», explique le directeur. Trois axes de travail ont ainsi été défini et occuperont une part des interventions proportionnelle aux financements disponibles, prévenir (35 % - activités de socialisation, d’éducation et d’animation), soutenir (10 % - travail de rue avec les jeunes, prioritairement de 9 à 17 ans, qui vivent des difficultés) et rétablir (55 % - accompagnement et stabilité résidentielle).

Développer la prévention et les points de service

Les interventions de soutien auprès des jeunes adultes dans les lieux qu’ils occupent, tels que des logements ou des maisons de chambres, est ainsi en diminution, car cette présence repose davantage sur du démarchage. «Bien qu’il y ait des besoins importants pour la clientèle jeunes adultes dite marginalisée, le financement ne nous permet pas d’intervenir efficacement, intensivement et de façon sécuritaire», est-il écrit dans le document de positionnement stratégique 2018-2021. 

L’organisme souhaite désormais se concentrer sur la consolidation de portes d’entrée, vers les services qui sont situées dans la communauté. Trois points de services existent déjà, dont deux dans des ensembles immobiliers de l’Office municipal d’habitation de Lévis, et ont rejoint 325 personnes. Un nouveau est en projet depuis plus d’un an à Pintendre, mais ne pourra être créé qu’avec l’assurance d’un financement récurrent.

L’accent sera par ailleurs mis sur la prévention, avec des actions qui cibleront prioritairement les jeunes 9 à 17 ans. «Nous allons mettre de l’intensité sur les actions en promotion et prévention auprès des jeunes de 9 à 17 ans, ainsi que dans l’accompagnement et rétablissement des personnes de 17 ans et plus à risque ou vivant des épisodes d’itinérance», indique le document stratégique.

Du côté de l’hébergement, la demande est continue et l’organisme entend continuer à développer son offre de service. Quatre structures offrent aujourd’hui 45 unités, La Rose des vents, le refuge Roger Cantin, le Triptyque et le logement de dépannage famille. Le CAPJ étant l’un des organismes impliqués dans Carpe Diem, il comptera cinq logements de plus une fois le projet d’habitation réalisé. En 2017-2018, 58 personnes ont été hébergées. Ces hébergements de transition permettent aux jeunes de développer leur autonomie et leurs habiletés pour intégrer un logement régulier.

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