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Nouvelle initiative pour les enfants à risque de violence

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03 juil. 2018 11:23

Lors d’une conférence de presse tenue le 31 mai, l’organisme Espace Chaudière-Appalaches a lancé officiellement son nouvel atelier adapté de prévention de la violence adressé aux enfants autistes, mais également à ceux ayant une déficience intellectuelle modérée à légère, un trouble du langage ou toute autre difficulté de compréhension.

C’est à partir de l’histoire fictive d’Alex, un jeune garçon autiste placé dans une classe neurotypique, que Géraldine Zaccardelli et Vanessa Bergeron, toutes deux animatrices à l’Espace, ainsi que Sylvie Carter, coordonnatrice, ont expliqué les motivations derrière ce projet. «Ce n’était pas acceptable pour nous de laisser ces enfants (autistes, avec une déficience intellectuelle ou un trouble du langage) ne pas être capables de recevoir notre atelier et de ne pas le comprendre, sous prétexte qu’ils n’étaient pas neurotypiques», a justifié Mme Zaccardelli, en évoquant leurs caractéristiques particulières qui, souvent, les rendent plus vulnérables à des situations de violence. 

Le contenu de l’atelier adapté demeure le même que celui présenté dans les classes régulières, à l’exception près que les deux femmes ont travaillé en étroite collaboration avec Anne-Marie Gagnon, éducatrice spécialisée, afin de le rendre compréhensible au public visé. «Sans son soutien et ses conseils, c’est sûr qu’on serait tombé dans des pièges d’adaptation, que ce soit la formulation des phrases, les images, le choix des exemples et la façon d’aborder certaines problématiques», a mentionné Mme Zaccardelli. Ce sont donc des pictogrammes et des images réalisés par Marie-Christine Frigault, artiste lévisienne et éducatrice spécialisée, qui soutiennent la compréhension.

 «Différents, mais importants» 

Les animatrices n’ont pas manqué de le rappeler à plusieurs reprises : «différent ne veut pas dire moins important». C’est pourquoi elles ont misé sur une terminologie dans laquelle est absente toute référence à la pathologie, y compris le mot trouble. «La terminologie qui fait référence aux personnes autistes est très variable, souvent respectueuse, mais parfois inexacte ou dévalorisante. L’autisme, c’est une caractéristique humaine. Ça peut ou non être accompagné de dysfonctionnement, mais en soi, ce n’est pas une maladie», a affirmé Mme Bergeron.

Question de personnaliser d’autant plus cet atelier et de miser sur la relation entre les enfants et leurs intervenants, une trousse didactique a également été pensée. «Ça permet aux éducateurs une plus grande liberté et nous, ça nous assure que le message de l’atelier Espace est quand même transmis à ces enfants», a précisé Mme Bergeron. 

À titre indicatif, les ateliers créés par l’Espace dans leur version régulière ont été présentés dans six écoles de la Chaudière-Appalaches. Ce sont donc  1 369 enfants qui y ont participés, 99 membres du personnel et 41 parents. Depuis ses débuts, l’atelier adapté a quant à lui été offert à 52 enfants.

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