Par voie de communiqué, Chantier Davie a demandé, le 28 janvier, au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, de commander une analyse indépendante pour déterminer si la Marine royale canadienne a réellement besoin d'un deuxième navire ravitailleur.
Rappelons que depuis des mois, Chantier Davie réclame qu'Ottawa lui accorde un contrat pour convertir un deuxième navire déjà existant en un navire ravitailleur temporaire pour la Marine royale canadienne, l'Obélix. L'entreprise lévisienne et Federal Fleet Services ont livré «au prix et dans les délais prévus» à la Marine royale canadienne un premier navire de ce genre, l'Astérix, en 2017.
L'obtention d'un tel contrat permettrait à Davie de rappeler plusieurs centaines de travailleurs mis à pied au cours des derniers mois. Actuellement, moins de 200 travailleurs oeuvrent sur le chantier alors que plus de 1 000 personnes travaillaient pour l'entreprise lorsque l'Astérix y était converti en navire ravitailleur temporaire.
En se basant sur des rapports des comités permanents de la défense du Sénat et de la Chambre des communes de 2017 ainsi qu'un document du ministère de la Défense de 2018, Chantier Davie argue que la Marine royale canadienne a besoin d'un deuxième navire ravitailleur temporaire pour satisfaire à ses exigences opérationnelles d'ici à que les ravitailleurs commandés à Seaspan (chantier de Vancouver) dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale atteignent leur capacité opérationnelle en 2025.
Toutefois, lors d'un passage à Québec le 25 janvier, Justin Trudeau a déclaré que les Forces armées canadiennes avaient effectué une évaluation et conclu qu'un deuxième navire ravitailleur temporaire tel que proposé par Davie n'était pas nécessaire.
Avoir des faits et des preuves
Si Davie a tenu à remercier le premier ministre «pour son soutien continu» envers ses travailleurs et son «engagement à prendre des décisions reposant sur des faits et des preuves», l'entreprise lévisienne estime qu'une analyse indépendante permettrait toutefois d'en avoir le coeur net.
Pour justifier sa demande, Davie a notamment souligné que le vice-chef d'état-major de la défense par intérim avait déclaré devant un comité parlementaire en mai 2018 que la possibilité d'ajouter un deuxième navire ravitailleur intérimaire ou même de valider une telle décision n'avait «jamais été examinée».
«Nous demandons que le premier ministre mandate une tierce partie pour réaliser une analyse indépendante du taux d'utilisation du navire ravitailleur existant, l'Astérix, ainsi que de la date exacte de l'atteinte de la capacité opérationnelle totale des navires de soutien interarmées qui doivent être livrés par le chantier de Vancouver. Cette analyse devrait être réalisée dans un délai accéléré (30 jours) afin que nous puissions procurer aux hommes et femmes de la Marine royale canadienne des équipements dont ils ont besoin pour exécuter le travail requis par le gouvernement tant au Canada qu'à l'étranger», a conclu l'entreprise dans son communiqué de presse.