Rappelons d'emblée que c'est à la suite d'un article du Journal de Québec, publié le 24 octobre, que la saga du SRB a été relancée. Dans ce texte, le quotidien a révélé que la Ville de Québec a offert quatre options pour maintenir le projet en vie, dont une qui visait le rabattement des parcours de Lévis à une station du SRB à l'Aquarium du Québec. 

Cette option aurait offert une connexion au réseau structurant à coût nul pour Lévis, tout en permettant la récupération de 26 000 heures de service par la Société de transport de Lévis (STLévis). 

Plus tard le 24 octobre, Gilles Lehouillier a affirmé que la Ville de Lévis avait rejeté ce scénario en raison de la double tarification éventuelle à laquelle les Lévisiens empruntant le SRB auraient fait face. De son côté, Régis Labeaume a rejeté l'affirmation de son vis-à-vis lévisien tout en déclarant notamment que Gilles Lehouillier s'était retiré du projet par calcul politique. Un point de vue que n'a pas digéré le maire sortant de Lévis.

«J'ai abandonné le SRB en connaissance de cause. Je l'ai fait à visière levée. J'ai défendu mes contribuables. J'ai dit que je n'allais pas aller à une conférence de presse où il n'y avait aucun réseau structurant à Lévis (comme suggéré dans l'option de l'Aquarium). […] Pensez-vous que je vais imposer deux à trois transferts aux citoyens de Lévis, et en plus, me retrouver avec une double tarification? Ridicule», a lancé M. Lehouillier, visiblement en colère.

Se disant prêt à faire un débat avec Régis Labeaume sur ce dossier, Gilles Lehouillier a du même souffle critiqué la conduite du maire sortant de Québec, lui demandant de faire preuve de davantage de respect.

«C'est une fausse réponse quand il dit qu'il a abandonné le projet de SRB en raison de Lévis. Il aurait pu faire son SRB, mais son obsession (était) qu'il ne fallait pas que le projet coûte plus de 1 G$. Quand il parlait à Lévis, il nous disait qu'il ne fallait pas que ça dépasse ce montant. […] Quelqu'un qui vient mettre du sable dans l'engrenage d'une campagne électorale, à la manière labeaudienne, ça ne m'impressionne pas. M. Labeaume, vous avez beau me faire ‘‘bouh!'', je n'irai pas me cacher en dessous de la table. M. Labeaume a abandonné le SRB parce qu'il n'avait pas le courage politique de présenter cette plateforme en campagne électorale», a soutenu M. Lehouillier.

Également, le maire sortant de Lévis a profité de sa sortie pour demander des éclaircissements au ministère des Transports du Québec (MTQ), quant au fonctionnement du bureau de projet mis en place pour le projet de SRB.

«Le ministère des Transports va devoir mettre ses culottes et préciser les orientations qu'il entend mettre de l'avant. Au même titre qu'il devra préciser ce qui se passe avec le bureau de projet (du SRB) et les gens qui sont payés là. On nous a dit qu'on ne pouvait pas nous donner de l'argent à même cette enveloppe, que c'était uniquement pour le SRB. Nous autres, on a de la misère à avoir notre petit 3 M$ pour finir nos études (pour notre plan de mobilité durable)», a déploré M. Lehouillier.

Dans un autre ordre d'idées, le chef de Lévis Force 10 a aussi complété l'annonce des engagements de sa formation politique. 

Au niveau industriel, Gilles Lehouillier a promis qu'un autre conseil municipal dirigé par lui accélérera la viabilisation de nouvelles rues industrielles, organisera dès 2018 un rendez-vous avec l'ensemble des entreprises industrielles lévisiennes pour dresser un état de situation et poursuivra le développement de l'Innoparc.

En ce qui a trait au transport en commun, le maire sortant s'est engagé à prendre tous les moyens pour que le gouvernement provincial verse de nouveau des contributions compensatoires comblant partiellement le déséquilibre provoqué par le mécanisme de partage du Fonds des contributions des automobilistes au transport en commun, ce qu'il n'a pas fait depuis 2015. Rappelons finalement que selon Gilles Lehouillier, la STLévis n'a reçu que 25 M$ des quelque 55 M$ versés par les automobilistes lévisiens à ce fonds depuis 1992.