C’est d’abord en ce qui a trait au dossier du troisième lien que les deux politiciennes ont partagé leurs opinions divergentes. Comme depuis le début de la campagne, Stéphanie Lachance a déploré que le projet n’avance pas rapidement, malgré le désir d’une majorité de citoyens de la région de voir naître une infrastructure interrives à l’est.
«Indéniablement, le troisième lien doit être rapidement réalisé et être construit à l’est pour aider les gens de Bellechasse. […] L’objet de votre étude si sérieuse, comme vous le dites, Mme Vien, est d’optimiser les déplacements entre les deux rives pour réduire la congestion routière aux heures de pointe, notamment en étudiant la solution du télétravail. […] Votre parti est en train de faire une étude pour noyer le poisson», a lancé la caquiste.
Tout en rappelant son souhait de voir la nouvelle infrastructure être construite à l’est, la candidate libérale a pour sa part critiqué l’aspect «brouillon» de l’engagement de la CAQ visant à amorcer la construction du troisième lien d’ici la fin d’un premier mandat au pouvoir.
«Élargir la 173 et la 277 à quatre voies aura pris 15 ans, c’est une lubie de l’esprit que de penser qu’on peut faire les choses aussi rapidement que la CAQ le propose. Dire le contraire, c’est mentir à la population. Il faut prendre le temps de regarder les solutions. […] Qui sont vos experts pour dire que vous pourrez commencer ou terminer le troisième lien dans un prochain mandat (au pouvoir)?», a affirmé Dominique Vien.
Visions différentes sur l’immigration
Les deux politiciennes se sont ensuite livré un deuxième round sur l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre dans la circonscription, plus particulièrement sur l’immigration. Comme la semaine dernière, Dominique Vien a partagé son inquiétude face à la promesse de la CAQ de baisser le nombre d’immigrants accueillis chaque année au Québec ainsi que d’imposer de nouveaux barèmes de sélection (test de valeurs et test de français).
«Contrairement à la CAQ, nous reconnaissons la pénurie de main-d’œuvre et nous proposons plusieurs solutions. Les propositions de François Legault (chef de la CAQ) d’exclure un immigrant qui ne réussit pas un test de français et de baisser le nombre d’immigrants économiques de 10 000 par année ont reçu, je vous dirais, un accueil assez froid et très négatif chez nos entrepreneurs et nos maires», a argué Mme Vien.
«Il y a une pénurie de main-d’œuvre et nous voulons nous en occuper. Mme Vien, ce n’est pas vrai ce que vous dites, ce sont des mensonges. C’est totalement faux, vous diaboliser le discours. Mme Vien, vous étiez au gouvernement, vous avez vu la pénurie de main-d’œuvre en plein visage et vous n’avez rien fait», a aussitôt rétorqué Mme Lachance.
Un bilan critiqué
Le troisième sujet du débat, le développement régional et l’occupation du territoire, a lui aussi ajouté de l’huile sur le feu alors que le dossier de la relance économique de la MRC des Etchemins a provoqué une nouvelle guerre de mots entre Stéphanie Lachance et Dominique Vien, la première déplorant le manque de soutien de la deuxième envers cette MRC.
«Depuis 2014, vous avez fermé les centres locaux de développement dans le comté. Vous aviez promis de soutenir Les Etchemins, vous êtes arrivée, à la toute dernière minute avant les élections, avec une enveloppe de 3,4 M$, qui était bien en deçà des besoins actuels», a déclaré Mme Lachance.
Piquée au vif, la députée sortante n’a visiblement pas apprécié cette pointe. «Être méchante, je vous demanderais quand vous êtes arrivée dans le comté parce qu’on vous a vu arriver au mois de juin. On ne peut pas se dresser en donneur de leçons quand on débarque dans le comté quand il y a une élection et qu’on rembarque les petits après», a répliqué Mme Vien.
Soulignons finalement que les deux politiciennes ainsi que Benoît Béchard (candidat du Parti québécois) et Benoît Comeau (candidat de Québec solidaire) ont aussi échangé sur l’enjeu de l’accessibilité à un médecin de famille dans Bellechasse.