Ces mini-hôpitaux, construits et gérés par des entrepreneurs privés, tous les soins et services seront couverts par la Régie de l'assurance maladie du Québec, et sans frais pour patients. Les établissements privés, l'un dans la région de Montréal et l'autre dans la région de Québec, offriront des séjours de courte durée, à mi-chemin entre un groupe de médecine de famille (GMF) et un hôpital.
«Les soins et les lieux seront adaptés aux particularités et aux besoins des personnes aînées et de leurs proches aidants», a également argué le gouvernement.
Les patients seront dirigés vers les mini-hôpitaux privés après avoir été orientés par des professionnels dans les urgences des hôpitaux à proximité, du guichet d'accès à la première ligne, du 811 ou du 911 et même par les services d'ambulance.
Ils pourront être gardés en observation pour de courts séjours, même la nuit. Les mini-hôpitaux seront donc en activité 24 heures par jour, tous les jours, et les nouveaux patients pourront être accueillis de 7h à 22h. Des chambres avec lits d'observation seront disponibles pour les personnes qui nécessitent un court séjour avant de rentrer chez elles.
Le gouvernement caquiste assure qu'il s'agit d'une première étape.
«Nous concrétisons un engagement qui est cher à nos yeux, puisqu'il permettra d'améliorer l'accès au réseau de la santé en nous basant sur les besoins actuels et futurs de la population. Il s'agit d'une première étape, et ce modèle pourrait être instauré dans d'autres régions, où il y a des besoins. Nous avons toujours dit que le réseau privé devait être complémentaire au réseau public, et c'est en unissant nos forces comme nous le faisons aujourd'hui que les Québécoises et les Québécois auront un meilleur accès à leur réseau de santé. Les mini-hôpitaux seront complémentaires aux services actuels, en offrant des services spécialisés et adaptés aux besoins des personnes aînées pour des séjours de courte durée, comme c'est le cas pour les cliniques pédiatriques», a souligné Christian Dubé, le ministre de la Santé.
Accueil glacial
Cependant, le projet du gouvernement caquiste n'emballe pas, pour diverses raisons, plusieurs de ses adversaires politiques.
Le Parti conservateur du Québec estime que la Coalition avenir Québec (CAQ) a «plutôt reculé» sur son engagement en créant ces «cliniques gériatriques», plaidant une nouvelle fois pour que le gouvernement fasse une «réelle place au privé dans le réseau de la santé».
«La CAQ est devenue une récidiviste en matière de non-respect de ses promesses. Nous pensions que le gouvernement respecterait ses engagements, notamment avec le projet du troisième lien et la saine gestion des finances publiques. En reculant sur sa promesse d'aller de l'avant avec les mini-hôpitaux privés, le gouvernement continue d’afficher son mépris pour les Québécois, spécifiquement pour les patients du Québec», a lancé le porte-parole en matière de santé du PCQ, le Dr Karim Elayoubi.
Pour sa part, Québec solidaire (QS) déplore que le gouvernement privilégie la création de ces mini-hôpitaux privés plutôt que d'investir dans les infrastructures du réseau public de la santé.
«Je ne peux pas croire qu’on va construire un hôpital privé à côté de l’hôpital Maisonneuve Rosemont qui tombe en ruine», a notamment imagé Vincent Marissal, porte-parole de QS en matière de santé.