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Sondage de la FCEI

Les PME espèrent une réforme de la construction

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Photo : Gilles Boutin

18 mars 2024 10:25

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) a dévoilé, le 18 mars, les résultats préliminaires d'un «sondage exclusif» sur la réforme de la construction. Selon l'association qui regroupe notamment près de 2 000 entreprises du secteur de la construction au Québec, le gouvernement provincial a eu une bonne idée de lancer ce chantier.

81 % des propriétaires québécois de PME sondés estiment que la modernisation de l'industrie de la construction «est nécessaire pour l'ensemble de l'économie du Québec». De plus, la majorité d'entre eux affirment que l'environnement administratif et réglementaire du secteur de la construction «a un impact négatif sur leur entreprise».

Selon les chefs de PME du secteur de la construction, la réforme proposée dans le projet de loi 51 va dans la bonne direction en ce qui concerne la polyvalence des métiers et la mobilité de la main-d'œuvre. Ils sont 88 % d'entre eux à appuyer la proposition pour une meilleure polyvalence, dont 3 sur 5 affirment que c'est une «mesure très efficace». De même, 69 % des entrepreneurs du secteur approuvent les mesures attrayantes à la mobilité provinciale, dont 2 sur 5 mentionnent que cela serait très efficace.

«Cette réforme de la construction arrive à un moment crucial. Avec la pénurie de main-d'œuvre, la demande en création de logements et les nombreux projets à venir comme ceux d'Hydro-Québec, il était absolument nécessaire de procéder à un dépoussiérage et à des améliorations du secteur de la construction. Le gouvernement prend la bonne voie en permettant de meilleures polyvalences des métiers et mobilité de la main-d'œuvre», a salué François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.

Toutefois, les données de la FCEI montrent que les PME ont des doutes sur l'efficacité des mesures pour améliorer le processus de négociation et ont des craintes quant à la rétroactivité.

Les propriétaires de PME du secteur de la construction proposent les mesures suivantes :

- Enlever les frontières de la CCQ bloquant la mobilité de la main-d'œuvre (68 %);

Éliminer l'entrée sur le marché du travail à travers l'ouverture de bassin et instaurer à la place un jumelage naturel entre les chercheurs d'emploi et les besoins immédiats des employeurs (65 %);

Réduire au maximum le nombre de catégories de métiers (58 %);

 Avoir un décret de convention sans obligation de syndicalisation (58 %);

- Évaluer la possibilité de désassujettir certains secteurs (p. ex., tous travaux de réparation et de rénovation) (52 %).

 «Le message des PME est fort : elles s'attendent minimalement à ce que les modifications proposées soient adoptées et elles désirent que le projet de loi ait encore plus de mordant. Le ministre du Travail et les parlementaires qui l'étudieront devraient utiliser l'opportunité pour aller plus loin en offrant une mobilité complète, ouvrir davantage le marché de l'emploi, faire le ménage dans les métiers et évaluer les désassujettissaient notamment pour la rénovation», a ajouté François Vincent.

Enfin, le sondage révèle que 78 % des PME du secteur interrogées voudraient que le Québec vise un environnement réglementaire du secteur de la construction similaire au reste du Canada, et 74 % souhaiteraient qu'il n'y ait pas d'obligation syndicale. Quant à l'argument que la syndicalisation obligatoire permet une meilleure productivité et une qualité accrue des travaux de construction, 82 % des entrepreneurs du secteur s'y opposent, dont 55 % ne sont pas du tout d'accord.


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