«Il y a un momentum du côté canadien, mais il y en a un également du côté américain. Ayant vécu celui qui est venu avec la Stratégie nationale de construction navale, on a vu que la chaîne d’approvisionnement n’était pas prête pour répondre à la demande en commençant. On allait donc voir aux États-Unis, si la chaîne d’approvisionnement était prête pour la demande qui est à venir et comment on peut les appuyer et les aider avec nos ressources», a souligné d’emblée Pierre Drapeau, président-directeur général de Naval Québec.
Ainsi, les 25 participants ont parcouru les États du Maine, du New Hampshire, de New York et de la Pennsylvanie ainsi que le district fédéral de Washington. Pour les entreprises participantes, l’objectif était de «tâter le terrain» à savoir s’il y avait des opportunités d’établir des alliances au niveau de l’expertise, d’installer une partie de leurs activités là-bas ou de faire des acquisitions aux États-Unis, par exemple.
«Notre rôle, ce n’est pas que ces ententes se concluent à tout prix. Ce qu’on souhaite, c’est d’ouvrir les horizons de nos membres et leur faire savoir qu’ils peuvent ajouter des marchés et des territoires à leur production afin de grossir et devenir encore plus efficace», a expliqué Pierre Drapeau.
Rappelons que le président des États-Unis, Donald Trump, a demandé que l’industrie navale du pays reprenne de la vigueur. Pierre Drapeau souligne toutefois que cette demande représente une opportunité d’envergure pour la chaîne d’approvisionnement canadienne puisque les États-Unis ont un «grand retard dans l’industrie».
«Comparativement à l’époque de la Deuxième Guerre mondiale où on avait l’impression qu’un navire sortait à la semaine des États-Unis, le portrait a beaucoup changé aujourd’hui. Actuellement, moins de 1 % des navires qui sont construits dans le monde proviennent des États-Unis.»
Un contexte économique particulier
Si le contexte économique entourant les tarifs douaniers fait partie des inquiétudes de plusieurs, c’est plutôt l’organisation de cette mission qui a été plus complexe à gérer qu’une fois sur place.
«On a commencé à mettre en place les inscriptions en janvier et, à ce moment-là, il y avait un préjugé favorable, on n’était pas encore dans le négativisme qui entoure les États-Unis actuellement, a indiqué le président-directeur général de Naval Québec. Une semaine après, il y a eu des déclarations politiques de part et d’autre des frontières et ça a complètement gelé les inscriptions pendant près d’un mois et demi. À un tel point où on a pensé annuler la mission.»
Cependant, une fois de l’autre côté de la frontière avec les entreprises participantes, Pierre Drapeau n’a pas constaté que cet enjeu ombrageait les discussions et que les affaires se faisaient comme à l’habitude.
«C’est nécessaire de faire des affaires avec les États-Unis pour tellement d’aspects de notre économie et ce l’est également dans l’industrie navale», a-t-il soutenu.
S’il ne peut pas confirmer que des ententes et des décisions d’affaires ont été prises pendant cette mission économique, le président-directeur général de Naval Québec a affirmé que «plusieurs ont eu des discussions assez importantes pour qu’il y ait des suivis». Face à ce succès, Naval Québec réfléchit déjà à une prochaine mission économique en sol américain.