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Lettre ouverte

Grève des traversiers : c’est le gouvernement qui est à blâmer!

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Photo : Archives - Gilles Boutin

03 juil. 2025 11:06

Un conflit de travail qui n’en finit plus à la Société des traversiers du Québec (STQ). Encore une grève des employé.es qui force un arrêt de service pour au moins dix jours. Un communiqué par-ci, une publication sur les réseaux sociaux par-là, rien de plus. Une timide couverture médiatique, mais surtout aucune réaction politique.

Note de la rédaction : Le Journal de Lévis n'endosse aucune opinion qui est partagée dans les lettres d'opinion ou ouvertes publiées dans notre section Opinions. Les opinions qui sont exprimées dans ce texte sont celles des auteurs signataires.

Évidemment, ce sont les usagers et usagères qui en font une fois de plus les frais, et ils et elles n’en sont pas très content.es. Oui, il y aura un impact sur les festivaliers et le tourisme dans la région; voilà d’ailleurs encore cette année la période du Festival d’été de Québec qui est visée pour faire davantage pression. Mais il y a aussi les travailleurs et travailleuses qui empruntent le bateau tous les jours qui vont en souffrir. Comment la personne qui habite le Vieux-Lévis pourra-t-elle se rendre au centre-ville de Québec si elle n’a pas de voiture?

Pas commode dans le contexte où une menace de grève du Réseau de transport de la Capitale plane, risquant ainsi l’arrêt des autobus du côté de Québec au même moment…

Pour ma part, je suis indigné, écœuré du nombre de fois où les politicien.nes de la région sont sorti.es haut et fort pour défendre la construction d’une énième autoroute, mais qui en matière de transport collectif et actif laisse dépérir la situation sans lever le petit doigt. Parce que la grève actuelle n’est que la pointe de l’iceberg : ce qui demeure immergé, bref la plus grosse partie du problème, c’est le sous-financement chronique du transport collectif. Et les personnes aux commandes, celles qui manœuvrent politiquement, n’en ont que faire!

Après son fameux «lâchez-moi les GES», difficile d’imaginer mon élu démontrer un minimum de sensibilité envers les usagers et usagères de la Traverse Québec-Lévis qui vont souffrir les prochains jours. J’aurais quand même espéré de sa part qu’il envoie un signe, si faible soit-il.

Maintenant, en rêvant un peu, je l’invite à mobiliser ses collègues au ministère des Transports et au secrétariat du Conseil du trésor pour mettre plein cap vers un meilleur financement du transport collectif. Voilà qui serait digne d’un capitaine!

Ça va mal côté transport collectif et actif dans la région. Et n’allons surtout pas dire que c’est la faute aux employé.es des sociétés de transport, parmi lesquel.les certain.es sont sans convention depuis plus de deux ans.

Je le constate tous les jours lors de ma traversée : des employé.es qui ont à cœur d’offrir un bon service, courtois.es, qui sont partie intégrante de la communauté du bateau, qui assurent notre sécurité, qui rendent notre déplacement convivial et reposant. Bref, ce sont eux et elles qui garantissent que l’on puisse arriver à bon port. De bonnes conditions de travail s’imposent!

Et comprenez-moi bien : face à cette autre interruption de service, ma colère ne vise en rien les personnes syndiquées qui luttent pour de meilleures conditions de travail, bien au contraire. Ce qui me fâche, c’est le désintérêt et le désengagement du gouvernement en matière de transport collectif qui nous mènent encore à cette situation.

C’est ce gouvernement que nous devons blâmer pour cette grève qui «nous prend en otage». Parce que si la STQ et les autres sociétés de transport public étaient financées convenablement, elles auraient les moyens de leurs ambitions. Elles pourraient entre autres assurer un salaire à leurs employé.es qui respecte la valeur du travail rendu.   

Sans traversier les prochains jours, je devrai donc troquer mes chaussures pour la bagnole pour me rendre au travail. Devoir délaisser le bonheur de traverser à pied avec mes petits cocos qui m’accompagnent jusqu’à leur garderie pour subir le stress de conduire en pleine heure de pointe, cela ne m’enchante pas du tout, mais pas du tout. En m’obligeant à emprunter les ponts en voiture avec mes deux jeunes enfants, voilà qui nous met à risque.

J’espère que les élu.es de la région sauront en prendre bonne note.

Frédéric Côté

Lévis

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