mercredi 8 mai 2024
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Dossier sur la circulation

Le troisième lien, «pas une nécessité» selon des experts

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Les experts, Jean Dubé et Jean Mercier, ne croient pas que le troisième lien serait la «solution miracle pour régler les problèmes de circulation». Photo : Courtoisie - MTQ

24 janv. 2024 09:52

Dans le cadre d’entrevues accordées au Journal, le professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ÉSAD) de l’Université Laval, Jean Dubé, et le professeur retraité associé au département de science politique à l’Université Laval, Jean Mercier, ont affirmé «qu’un troisième lien autoroutier, comme il était imaginé dans la forme initiale du projet, ne règlerait pas tous les enjeux de congestion».

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Pour ces derniers, qui ont martelé le fait que «le troisième lien n’est pas une solution miracle», l’ajustement de meilleures infrastructures pour faciliter le transport actif et la réorganisation des services de transport en commun, qui seraient liés à ce projet, sont des faits nécessaires pour prouver «qu’il ne s’agit pas de la meilleure idée».

«On veut construire ça et on pense que ça va régler un problème de congestion, mais les études montrent que ce n’est pas en ajoutant des voies autoroutières que nous allons régler le tout. Je maintiens mon point, si on veut régler le trafic avec le troisième lien, on s’en va dans la mauvaise direction», a mentionné Jean Dubé.

«Je vais dans le même sens en disant que ce n’est pas en construisant plus de routes que le problème se règle. J’ai aussi entendu plusieurs fois que le fait que de plus en plus de personnes se tournent vers le télétravail aide à réduire les problèmes de congestion, mais c’est faux. Les personnes sortent toujours autant en voiture, simplement ils le font pour des raisons de consommation maintenant», a ajouté Jean Mercier, qui a agi à titre de docteur en études urbaines, spécialisé en transports, en politiques publiques, en planification et en transport à l’Université Laval au cours de sa carrière.

 Les projets en cours seront-ils suffisants?

 Actuellement, la Ville de Lévis est au cœur de projets d’ajouts de voies réservées sur le boulevard Guillaume-Couture, d’ajout d’une piste multifonctionnelle et d’augmentation de l’offre de transport en commun.

Pour Jean Dubé, il n’y a pas de doutes : les projets de piste multifonctionnelle et d’ajouts de voies réservées sont «des pas dans la bonne direction pour aider à la situation du trafic».

«C’est certain que ces projets-là vont finir par avoir un impact. Ce sont, selon moi, dans les meilleures solutions possibles si on veut réduire la congestion», a affirmé le professeur.

Cependant, il avoue aussi que «ces projets ne seront sûrement pas suffisants». En effet, le fait que les voies réservées feront leur apparition dans deux sections du boulevard plutôt que partout sur l’artère va «limiter leurs impacts».

«Lévis semble se concentrer sur certains secteurs qui sont plus congestionnés. Est-ce que le faire par tronçon au lieu de miser sur une voie complète va être suffisant? Il faut se poser la question, mais je ne suis pas persuadé que ça va créer une efficacité qui est assez intéressante», a précisé Jean Dubé.

De son côté, Jean Mercier va dans la même direction en affirmant «qu’un pas vers l’avant est fait». Cependant, contrairement à son homologue, il affirme que déjà, «des résultats pourraient être vus avec ces actions».

«Moi, si je compare à Québec, je pense que ça peut avoir un réel impact. Récemment, j’ai pris le 800 à Québec et je trouvais qu’il y avait déjà une belle réussite d’augmentation de la vitesse avec les voies réservées», a conclu Jean Mercier.

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