«Nous assistons à la concrétisation de l'été désastreux que nous anticipions dans le réseau de la santé. Dès le début du mois de mai, en collaboration avec d'autres syndicats du milieu de la santé, nous avions interpellé le gouvernement pour qu'il convienne avec nous de mesures non contraignantes qui permettraient de reconnaître l'apport du personnel du réseau et de passer la période estivale sans qu'elles y laissent leur peau. Eh bien, non seulement il a fait la sourde oreille à nos demandes, mais il abandonne littéralement les professionnelles en soins qui croulent actuellement sous le temps supplémentaire obligatoire et une charge de travail démesurée», a d'emblée déploré Julie Bouchard, présidente de la FIQ.
Le syndicat estime que le réseau de la santé aurait dû effectuer une planification de la main-d'oeuvre en amont pour éviter le manque de travailleurs actuellement vécu. Pour corriger le tir, la FIQ estime que Québec devrait mettre en place des mesures d'attraction, notamment en s'attaquant à «l'absence de conciliation travail-famille-vie personnelle» et ne plus «céder devant les agences privées» de placement de travailleurs dans le réseau de la santé.
«Nous avons vu certaines agences retirer ou menacer de retirer du personnel prévu à l'horaire dans les établissements de santé, alors que d'autres laissent planer le doute de voir quitter leurs employé.e.s de certaines régions en raison des nouvelles contraintes imposées aux agences. Elles font usage de moyens de pression que les employées du réseau public ne peuvent même pas exercer sous peine de sanctions sévères. Ces entreprises privées ont toujours recruté à même le réseau et loué leurs services beaucoup plus chers à ce même réseau faisant en sorte que le réseau devienne dépendant de cette main-d'œuvre. Plutôt que de faciliter la vie aux agences, il faut briser une fois pour tout le cercle vicieux dans lequel on se retrouve. Ce sont les fidèles du réseau qui sont désavantagées, qui doivent faire les temps supplémentaires obligatoires et maintenant, faire les frais des moyens de pression des agences», a conclu Mme Bouchard.