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Aérodromes : un processus de consultation demandé

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Jean Dumas, comité Lévis sans bruit, Gilles Lehouillier et Ann Jeffrey, conseillère de Pintendre, veulent que les citoyens aient leur mot à dire.

11 oct. 2019 12:49

Le maire de Lévis est revenu à la charge dans le dossier de l’aérodrome de Pintendre pour réclamer le droit des citoyens à se prononcer sur les usages permis sur un aérodrome privé.

Après avoir été débouté par la Cour suprême en mai dernier, la Ville de Lévis semblait avoir épuisé tous les recours pour faire entendre sa cause dans le dossier de l’aérodrome de Pintendre. Le processus judiciaire perdu, c’est à nouveau sur le terrain politique que Gilles Lehouillier relance la bataille.

Il conteste le déménagement de Parachutisme Atmosphair à Pintendre au nom de la tranquillité des résidents, bien que l’entreprise possède les autorisations nécessaires.

Puisque que l’article 307 et suivants du Règlement sur l’aviation canadien prévoit un processus de consultation lorsqu’un nouvel aérodrome privé voit le jour, qu’une nouvelle piste est ajoutée ou qu’une piste existante est prolongée de plus de 100 mètres, le maire de Lévis estime que ce mécanisme devrait être déclenché «dès qu’il y a une intensification des usages» sur un aérodrome privé existant. 

«C’est là qu’on demande au gouvernement fédéral d’intervenir», précise le maire qui espère une modification du cadre législatif actuel. «Le gouvernement fédéral ne peut pas continuer à accepter n’importe quoi. Sinon, et c’est là que les entourloupettes arrivent, (on) demande un permis pour un nouvel aérodrome, sachant très bien que dans un an, il va prendre une expansion phénoménale en amenant des promoteurs privés», croit-il. 

Protéger les zones résidentielles

«Est ce qu’un futur député fédéral, qui va être élu ici dans le comté, peut accepter le fait que sa population ne soit pas consultée sur des projets qui la touche de près?», a demandé Gilles Lehouillier aux candidats à l’élection fédérale, les exhortant à prendre des engagements. Estimant que les députés fédéraux «ont le pouvoir», il a affirmé que «nous ne tolèrerons plus qu’ils renvoient la balle à la Ville de Lévis».

Le maire a rappelé que Pintendre est «un secteur en forte expansion résidentielle qui attire énormément de familles». Depuis 2016, la Ville a compté 529 nouveaux logements, pour un total de 2 992 unités d’habitation. Pour l’élu, il en va du rôle de la municipalité de règlementer les usages afin de protéger les zones résidentielles à forte densité contre les nuisances.

«Le parachutisme, ça se passe les fins de semaine. Il ne s’en fait pas le lundi matin à huit heures et demie. Ça se passe quand les gens sont chez eux dans leur cour arrière en train de faire leur barbecue. On trouve que ça n’a pas d’allure», a-t-il illustré, avant de rappeler que le parachutisme est permis sur le territoire «dans une zone qui convient à cette activité» à Saint-Jean-Chrysostome. 

Une «injustice» pour les citoyens

Porte-parole du comité citoyen Lévis sans bruit, Jean Dumas a déploré que les activités de parachutisme à l’aérodrome de Pintendre nuisent à la qualité de vie des citoyens du secteur en raison du bruit qui revient toutes les 10 à 15 minutes, de 8h30 au coucher du soleil, pendant la fin de semaine.

«Je considère que c’est une injustice sociale. Quand on a travaillé toute la semaine et qu’on arrive au vendredi soir, on veut avoir notre quiétude. Quand il y a ‘‘la tondeuse’’, comme on l’appelle, qui passe au dessus de nos têtes en permanence, c’est tannant.»

«Nous espérons, dans un avenir rapproché et avec l’aide de la Ville, que nous pourrons régler ce problème. On n’est pas contre les activités d’aéronautique ni contre les activités de parachutisme, mais nous voudrions un encadrement pour arriver à un compromis et que les citoyens aient leur mot à dire», a demandé Jean Dumas.

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