«On doit revoir nos activités dans le cadre de la Guignolée du Dr Julien, qui est en cours du 1er décembre au 15 janvier. C’est impossible de réunir nos 300 bénévoles pour tenir des ponts payants. On sait que nos activités ne sont pas la solution idéale puisque les ponts payants nous permettent d’être présents partout à Lévis, mais avec nos nouvelles activités, nous pourrons être visibles et récolter des fonds», a expliqué Maude Julien, directrice générale et infirmière clinicienne du CPSL.
Au lieu de ses traditionnels ponts payants tenus à la mi-décembre, l’organisme lévisien s’est inspiré des cliniques de dépistage à l’auto mis en place par la Santé publique afin de créer une nouvelle activité de financement dans le cadre de la Guignolée du Dr Julien.
Le 12 décembre, l’organisme lévisien mettra en place un point de collecte de dons sans contact dans le stationnement des Galeries Chagnon, près du restaurant Chez Ashton. Les personnes intéressées pourront alors y remettre leurs dons en argent comptant ou via un prélèvement sur leur carte de débit ou de crédit. En échange, les donateurs pourront notamment recevoir des beignes, du café ou des rabais chez certains commerçants des Galeries Chagnon, grâce à des partenariats noués entre le CPSL et des entreprises de la région.
En plus de la collecte des dons en cours sur le site Web du CPSL, l’organisme lévisien a lancé, le 1er décembre, un encan virtuel de Noël. Les gens de la région pourront notamment déposer leur mise afin de mettre la main sur des gins québécois ou des ensembles cadeaux. De plus, le CPSL offrira la possibilité aux citoyens intéressés d’obtenir un pot Masson aux couleurs de l’organisme. Pendant l’année, les personnes pourront déposer leur argent comptant en trop dans ce bocal et remettre à la fin de l’année au CPSL les sous qu’ils auront récoltés.
«On le sait que ces activités n’auront pas le même impact que les ponts payants. On a donc revu notre objectif pour la guignolée à la baisse et on espère récolter 50 000 $, tandis que normalement nous pouvons amasser un peu plus de 100 000 $. Si l’activité aux Galeries Chagnon nous permet de donner une visibilité au CPSL, nous misons davantage sur les dons en ligne ou par texto», a souligné Mme Julien.
Tenue également dans le cadre de la Guignolée du Dr Julien, la fête familiale prendra une autre couleur cette année. Puisque les familles ne pourront se réunir comme dans les années précédentes pour notamment avoir la chance de rencontrer le père Noël, le CPSL pourra compter sur plusieurs bénévoles qui iront remettre sans contact des cadeaux aux enfants suivis par le centre, le 19 décembre prochain.
Un soutien qui permettra de faire une différence
Grâce aux sous récoltés, le CPSL pourra poursuivre ses efforts afin de venir en aide aux familles lévisiennes. Ne pouvant accéder à plusieurs programmes de subventions récemment mis en place puisqu’il n’a pas de nouveaux projets, l’organisme lévisien pourra continuer de payer les salaires des membres de son équipe. De plus, le CPSL caresse le projet d’embaucher une ressource à temps plein pour aider les jeunes vivant des problèmes d’anxiété ainsi que deux ressources à temps partiel pour accompagner des jeunes, grâce aux fonds récoltés lors de la guignolée.
Le tout permettra de s’attaquer aux effets pervers provoqués par la crise sanitaire que subissent les familles qui consultent le CPSL.
«Nos jeunes ne vont pas bien. Au primaire, on nous fait remarquer que les élèves viennent juste de commencer à voir la matière qu’ils auraient dû commencer à travailler en septembre. Nous faisons également face à plusieurs cas d’adolescents qui ont des idées noires. L’alternance cours à l’école/cours virtuels est néfaste pour la motivation scolaire. On voit de plus en plus de cas de cyberdépendance, en raison de l’utilisation accrue des jeux vidéos et des médias sociaux. Si certains problèmes étaient déjà présents auparavant, on n’a plus la possibilité d’offrir une activité qui permet de raccrocher les jeunes, comme des ateliers de musique», a illustré Maude Julien.
Ces nouveaux employés pourraient créer des «filets de sécurité» pour les jeunes, soit notamment en rappelant les différentes ressources auxquelles ils ont accès s’ils ne vont pas bien. D’ailleurs, si elle salue les importants investissements consentis par le gouvernement provincial pour s’attaquer à la détresse psychologique, la directrice générale et infirmière clinicienne du CPSL est convaincue que la solution passe par l’embauche de professionnels.
«Les listes d’attente en santé mentale sont présentement volumineuses. Dans certains cas, on parle de huit mois d’attente avant d’avoir accès à un professionnel. Il faut s’attaquer à ce problème parce que lorsqu’un jeune ne va pas bien, il faut agir sur le champ, pas dans huit mois», a soutenu Mme Julien.
Également, l’un des pédiatres œuvrant au sein du CPSL, le Dr André Rousseau, croit que le gouvernement provincial devrait permettre aux jeunes, particulièrement les enfants fréquentant les écoles primaires, de pouvoir pratiquer de nouveau des activités de loisir.
«Avec le confinement, les jeunes ont perdu les activités qui leur permettaient de se déconnecter des jeux vidéos et des médias sociaux. J’ai constaté chez plusieurs jeunes que je rencontre dans le cadre de mes fonctions une augmentation de leur poids de 10 à 20 %. Pour bouger, il n’y a désormais que les activités de plein air. Pour les familles défavorisées, qui n’ont pas nécessairement une voiture, ce sont des activités moins accessibles. Et je ne parle même pas des problèmes de santé mentale que vivent nos jeunes. Comme les enfants du primaire n’éprouvent pas de symptômes majeurs lorsqu’ils contractent la COVID et que les éclosions dans les écoles sont marginales, je crois que les jeunes pourraient avoir des activités sportives. Cela leur ferait le plus grand bien», a ajouté le Dr Rousseau.
Soulignons finalement qu’en plus de participer aux activités de financement du CPSL qui se tiendront au cours des prochaines semaines, les personnes intéressées à faire un don à l’organisme lévisien peuvent texter CPSL au 20222 ou consulter le www.pediatriesocialelevis.com/donner.