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Décès de Monique Labrecque : la coroner recommande une meilleure couverture ambulancière à Lévis

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Photo : Gilles Boutin - Archives

28 juin 2022 04:01

Le Bureau du coroner a déposé, le 22 juin dernier, le rapport de Me Geneviève Thériault concernant le décès de la Lévisienne Monique Labrecque, dans la soirée du 24 mai 2020. Dans son rapport, la coroner recommande au Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) ainsi qu’au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) «de compléter promptement l’évaluation des effectifs ambulanciers» à Lévis.

C’est en raison d’un arrêt cardiorespiratoire que la Lévisienne est décédée le soir du 24 mai 2020 après que son mari ait déposé un premier appel au 911 à 19h25. Étant un code de priorité 7, les ambulanciers se sont rendus sur place à 19h45, mais ont dû rebrousser chemin sans voir Mme Labrecque en raison d’un nouvel appel de priorité 1 logé quelques minutes après leur arrivée.

À 20h10, le mari de la défunte a fait un deuxième appel et les paramédics sont arrivés sur place à 20h23. Lors du transfert de son lit à la civière chaise, la Lévisienne a subi un arrêt cardiorespiratoire et malgré les manœuvres de réanimation, son décès a été constaté à l’Hôtel-Dieu de Lévis.

Dans son rapport, Me Thériault souligne que si Monique Labrecque avait été prise en charge dès l’arrivée de la première ambulance, son décès aurait peut-être pu être évité.

«Si Mme Labrecque avait été transportée à l’Hôpital Hôtel-Dieu de Lévis à ce moment, elle n’aurait peut-être pas fait d’arrêt cardiorespiratoire ou elle se serait trouvée à l’hôpital lors de l’arrêt cardiorespiratoire», peut-on lire dans le rapport de la coroner.

Soulignons toutefois qu’aucun examen externe, autopsie et analyse toxicologique n’ont pu être effectués puisque le Bureau du coroner a été mandaté tardivement pour cet avis.

Un deuxième rapport qui souligne le manque d’ambulances

Dans son rapport, Geneviève Thériault soutient que l’étude de la problématique des effectifs ambulanciers sur le territoire lévisien doit être faite comme elle a été recommandée en 2020 par la coroner Julie Langlois lors du dépôt du rapport portant sur le décès d’Hugo St-Onge. Rappelons que M. St-Onge est cet ambulancier lévisien décédé en 2017 à la suite d’un arrêt cardiorespiratoire alors que les secours avaient mis 17 minutes avant d’arriver sur les lieux.

«Je recommande au MSSS en collaboration avec le CISSS-CA, de compléter promptement l’évaluation des effectifs ambulanciers dans la zone ambulancière de Lévis recommandée en 2020 et d’implanter rapidement toute mesure jugée nécessaire découlant de cette évaluation», a expliqué Me Thériault.

De son côté, la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL), qui joint sa voix à la cause de la bonification de la desserte ambulancière à Lévis, a insisté sur l’importance de la recommandation faite par la coroner.

«Le rapport de maintenant deux coroners est accablant pour la couverture ambulancière de Lévis, qui ne répond tout simplement plus aux besoins de la population qui a grandement évolué et vieilli dans les dernières années. 200 heures de service supplémentaires, c’est également ce que nous demandons : une ambulance de plus sur les routes pour desservir la population du Grand Lévis», a mentionné Marie-Josée Morency, vice-présidente exécutive et directrice générale de la CCIGL.

184 heures supplémentaires

À la suite du dépôt du rapport de la coroner Geneviève Thériault, le CISSS-CA a tenu à indiquer que plusieurs heures de desserte ambulancière ont été ajoutées depuis 2018.

«En avril 2018, soit trois mois après le triste décès de M. St-Onge, une ambulance a été ajoutée, ce qui correspond à 168 heures additionnelles. Cette bonification a été réalisée avant même le dépôt du rapport de la coroner en mai 2020. L'ajout s'est donc fait avant de recevoir cette recommandation, a exposé le CISSS-CA. À l'automne 2021, face aux besoins grandissants, l'offre a de nouveau été bonifiée avec 16 heures additionnelles.»

Cet ajout de 184 heures de service démontre que le délai pour répondre à une demande d’ambulance sur le territoire est de neuf minutes, «ce qui est comparable à ceux des municipalités de même envergure», a ajouté le CISSS-CA.

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