«Ce n’est pas un phénomène qui existait lors des dernières années. Au poste, nous n’en parlions pas tant que ça l’an dernier ou il y a deux ans. Depuis un an, plusieurs personnes se mettent en danger. Nous sommes chanceux de ne pas avoir eu de décès en raison de ces cas d’intoxication», ont d’emblée affirmé Christian Cantin et Maxime Pelletier, porte-paroles du SPVL, lors d’une rencontre avec les journalistes le 10 décembre.
De décembre 2018 jusqu’à la fin novembre 2019, 66 transports à l’hôpital à partir de bars lévisiens ont été nécessaires en raison d’intoxication par l’alcool. Les personnes qui ont reçu le secours des services d’urgence à ces occasions sont en grande partie âgées de moins de 30 ans et sont majoritairement des femmes.
Si dans certains cas le SPVL a pu constater que l’intoxication à l’alcool a été provoquée par une surconsommation de breuvages alcoolisés avant et pendant une visite dans un bar, d’autres auraient pu être provoqués par une consommation de GHB (drogue du viol), volontaire ou pas.
En effet, selon le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches, l’Hôtel-Dieu de Lévis a constaté trois vagues d’intoxication sévères au GHB depuis le début de l’année. N’ayant pas d’équipement pour mesurer les doses de GHB, les intervenants de l’hôpital lévisien en sont arrivés à cette conclusion en se basant sur les symptômes d’une intoxication au GHB constatés chez plusieurs personnes, particulièrement des jeunes femmes qui sont sorties dans des bars en groupe.
Toutefois, en ce qui a trait aux 66 transports à l’hôpital enregistrés au cours de la dernière année pour intoxication à l’alcool, le SPVL ne peut pas confirmer «hors de tout doute raisonnable» que le GHB est impliqué dans certains dossiers.
Demeurer vigilant
Si aucun drame n’est survenu lors de cette série d’intoxications à l’alcool, certaines histoires auraient pu mal se terminer comme l’ont souligné Christian Cantin et Maxime Pelletier.
«Par exemple, il y a quelques semaines, une jeune femme a été retrouvée inconsciente sur un banc de neige à proximité d’un stationnement d’un établissement licencié. C’est finalement le concierge qui l’a vu vers 3h et qui a pu prévenir les services d’urgence. S’il s’était stationné ailleurs, la jeune femme n’aurait pu jamais être retrouvée. Elle aurait pu souffrir d’hypothermie et en décéder», a partagé M. Pelletier tout en ajoutant que d’autres personnes intoxiquées se sont toutefois blessées lors de leur perte de conscience.
Pour éviter que cette mauvaise série prenne de l’ampleur, les agents du SPVL seront plus présents dans les établissements licenciés lévisiens au cours du temps des Fêtes, dans le cadre du programme MIRE. Cette initiative du corps policier lévisien mise en place cet été et misant sur la collaboration entre agents de la paix et tenanciers de bars vise à diminuer le nombre d’interventions du SPVL dans les établissements licenciés du territoire.
Également, Christian Cantin et Maxime Pelletier ont profité de l’occasion pour rappeler qu’il est toujours important de ne pas laisser sans surveillance son verre d’alcool. De plus, les policiers comptent sur le soutien des amis des personnes qui auraient une consommation excessive d’alcool pour les inciter à ne plus boire si cela devient dangereux ou pour ne pas les laisser seules si elles se sentent mal.