Photo : Aude Malaret

Près d’une vingtaine de familles réfugiées ont été accueillies sur le territoire par le comité lévisien Ensemble pour l’Ukraine. Formé par Paul Foisy avec des gens de la communauté, l’organisation met tout en œuvre pour recevoir dans de bonnes conditions celles et ceux qui quittent leur pays en guerre.

Par Aude Malaret

Dans le local de la rue Fortier, prêté par l’entreprise de Lévis Imafa, les bénévoles ont rassemblé des électroménagers, des meubles, des matelas et de la vaisselle pour meubler et décorer les appartements où s’installeront les familles ukrainiennes qui arrivent à Lévis.

«Les familles arrivent d’une situation de guerre. Les dernières personnes qui sont arrivées, toutes les nuits elles entendaient les sirènes et les bombardements. Psychologiquement, elles n’étaient plus capables. Quand elles sont arrivées dans le loyer, beau, calme, en sécurité, elles étaient vraiment heureuses», partage Paul Foisy, qui a mis sur pieds le comité Ensemble pour l’Ukraine lorsque le conflit a éclaté.

Quand une famille arrive, les bénévoles sont sur place pour les accueillir et leur faire visiter leur logement. Pour que ces nouveaux arrivants puissent se sentir bien dès le départ, le réfrigérateur est plein, une bouteille de vin les attend sur la table et ceux qui ont préparé les lieux ont apporté un soin tout particulier à les rendre accueillants.

«Ils sont déchirés. Ils voudraient être en Ukraine, mais ils savent que pour eux ce n’est plus possible et ils ont choisi rationnellement de dire, pour l’avenir des enfants, il faut quitter, raconte-t-il. C’est toujours une rencontre émouvante et touchante, ce moment-là. Ils sont épuisés, ils sont fatigués, ils sont psychologiquement atteints, c’est quelque chose. Pour nous, ça nous indique à chaque fois l’utilité de notre comité.»

Bien accompagné pour bien s’intégrer

En plus d’aider les familles à s’installer, le comité Ensemble pour l’Ukraine les accompagne dans leurs démarches. L’organisation les aide à trouver un logement ou une voiture, entrer en contact avec des employeurs afin de trouver un emploi. En bref, «organiser les choses pour qu’ils puissent s’adapter et s’intégrer rapidement», souligne Paul Foisy.

Grâce aux dons, le comité peut offrir le premier mois de loyer aux familles et acheter de la nourriture. Ce qui facilite aussi leur arrivée, c’est que les Ukrainiens peuvent bénéficier d’un permis de travail ouvert grâce à un programme du gouvernement canadien, ainsi que d’une aide financière.

«Le gouvernement du Canada aide avec un montant de 3 000 $ par adulte et de 1 500 $ par enfant. Pour une famille, ça leur fait plus ou moins 10 000 $ disponibles. Le dépôt se fait dans la semaine où ils arrivent. Chapeau au gouvernement, parce que c’est ce dont ils ont besoin quand ils arrivent», explique le bénévole.

Répondre aux premiers besoins

Dans ce processus, la première étape consiste à créer un lien avec la famille qui peut être recommandée par d’autres Ukrainiens déjà installés sur le territoire ou avoir été rencontrée via un groupe d’entraide sur les réseaux sociaux notamment. «On discute sur Facebook ou par courriel. On échange sur qui ils sont, ce qu’ils souhaitent. On leur demande s’ils sont Ukrainiens, s’ils ont un passeport, un visa, un permis de travail. On essaie de s’assurer de l’identité. On se renseigne sur les besoins financiers. Par exemple, une famille nous a dit qu’elle n’avait pas besoin d’argent, mais elle avait besoin d’aide pour trouver un logement.»

Pour les nouveaux arrivant, il n’est pas toujours facile de louer un appartement sans posséder d’historique de crédit. Une fois encore le comité Ensemble pour l’Ukraine répond présent pour les aider à surmonter ces difficultés.

«Quand ils ont acheté leurs billets d’avion, c’est notre go. Il faut trouver un appartement. Ce n’est pas évident, mais ça se fait. Le plus difficile, c’est qu’ils n’ont pas d’historique de crédit, donc il faut un cosignataire. J’ai une banque de gens à qui je peux demander de signer un bail si j’en ai besoin. En temps de guerre, il faut faire un effort supplémentaire», soutient Paul Foisy.

Un homme de cœur

Impliqué dans un comité pour accueillir une famille syrienne en 2015, Paul Foisy a souhaité utiliser cette expérience pour aider d’autres personnes.

«Quand la guerre a commencé en Ukraine en février 2022, je me suis dit que je pouvais donner 100 $ et faire ma part. Mais je trouvais ça ordinaire. Je savais que j’avais des réseaux humains adéquats pour faire plus que ça. L’idée m’est venue de mettre sur pied un comité pour accueillir une famille ukrainienne.»

L’homme qui possède un bac en théologie, a travaillé comme animateur de pastorale dans les écoles et a été responsable du centre d’animation la Villa des jeunes à Saint-Augustin-de-Desmaures, qui accueille des groupes de jeunes pour réfléchir sur la connaissance de soi, a pris sa retraite en 2015. Mais en 2018, sa vie prend un autre tournant lorsqu’il reçoit un diagnostic de cancer de l’estomac.

«On me donnait une survie de plus ou moins une année. Cette année-là a été difficile. Avec la famille, on a préparé les choses. Mon objectif, c’était que mon épouse et mes enfants en aient le moins possible sur le dos une fois parti, confie-t-il. J’ai subi des traitements de chimiothérapie. Mais la recherche faisant son œuvre, j’ai participé à un protocole de recherche en médecine nucléaire et dans mon cas, ça a été efficace ce qui fait en sorte que je survis plus longtemps que prévu.»

Quand la question des Ukrainiens est arrivée, l’homme de cœur était alors dans un état où il ne savait pas ce qui allait arriver de sa vie. «Je me suis dit aussi bien être utile tous les jours plutôt que d’attendre que ça dégénère. Ça m’a donné comme une mission et un sens à ma vie. C’est beaucoup de temps, beaucoup de travail, beaucoup de préoccupations, mais ça me rend heureux. Ça me fait vivre», conclut-il.

Pour soutenir le comité, consultez le wwww.psje.ca/ensemble-pour-lukraine-a.

Les plus lus

Mort «suspecte» à Saint-Étienne-de-Lauzon

La dépouille d’un homme, qui présentait des blessures à l’arme blanche, a été retrouvée, le 15 septembre en soirée, à Saint-Étienne-de-Lauzon. Selon les informations du Service de police de la Ville de Lévis (SPVL), c’est dans un boisé de l’avenue Albert-Rousseau que l’homme âgé d’environ 70 ans a été trouvé.

Une aventure entrepreneuriale et familiale

Propriétaires du vignoble Le Nordet depuis juin 2021, Jessica Corriveau et Sébastien Boulet ont embarqué dans l’aventure de la viniculture sans savoir ce qui les attendait. Trois ans plus tard, ils travaillent toujours aussi fort à faire vivre une expérience différente aux visiteurs.

Un nouveau Fab Lab à Lévis

Le Patro de Lévis lance son nouveau projet, un Fab Lab. Appelé Creatio, le laboratoire de fabrication est ouvert à tous. Les jeunes et moins jeunes pourront venir explorer ce monde technologique du 29 septembre au 1er octobre, lors de la fin de semaine de lancement de ce dernier.

Un grand bénévole lévisien nous a quittés

La Société d'histoire de Lévis (SHL) a annoncé, dimanche, que l'un de ses membres fondateurs, Gilbert Samson, est décédé samedi soir à l'hôpital de Saint-Hyacinthe.

L’église Sainte-Jeanne-d’Arc à vendre

Un immeuble bien inhabituel se trouve dans la liste des édifices à vendre dans le quartier Lévis disponible sur les sites Web immobiliers. Plus tôt en septembre, la paroisse Saint-Joseph-de-Lévis a donné un mandat à un courtier immobilier de la région pour vendre l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, située sur la rue Saint-Laurent à proximité du parc de l’Anse-Tibbits (parc Saint-Laurent).

Retour pour la boutique MO

Après avoir quitté la scène de la mode pour prendre sa retraite, Marie-Hélène Ouellet a décidé de rouvrir MO Mode prêt-à-porter dans le secteur Charny. Lancée officiellement depuis le 5 septembre, l’aventure ne fait que recommencer pour la fondatrice de la boutique.

L’union fait la force

Afin de se «doter d’une plus grande force de frappe» afin de faire aux défis auxquels ils font face et se faire davantage connaître, 11 organismes communautaires du Grand Lévis ont décidé de se doter d’une identité de marque commune : le Sac Rose. L’initiative a officiellement été lancée le 12 septembre dernier, à Pintendre.

Partager son héritage par la lecture

L’autrice-compositrice-interprète de Saint-Lambert-de-Lauzon, Colombe Dufour, a lancé son nouveau livre jeunesse Les contes d’Épiphane : Bidule contre cœur. Celui-ci s’inscrit dans sa série présentant les aventures d’Antoine et Fanny et vise à rejoindre les plus jeunes pour les sensibiliser sur la surutilisation des écrans.

Un nouveau médium pour le cuisinier monoparental

Après avoir aidé plusieurs parents à l’heure du souper grâce à ses recettes publiées sur TikTok et Instagram, Martin Goyette, ce Lévisien derrière Guide de survie pour mono, a lancé son premier livre de cuisine, le 30 août dernier.

Garder vivant un passe-temps

Depuis quelques semaines, Huguette Simoneau prend de son temps pour aller faire la lecture à des personnes âgées en perte d’autonomie. La dame de 78 ans se rend régulièrement à la résidence privée pour aînés Quartier Sud, à Saint-Romuald, pour faire son bénévolat dans le cadre des activités l’organisme Lireatoutâge.