Les élèves de 4e secondaire du Juvénat Notre-Dame ont écrit et présenté leur propre slam, lors d’un atelier d’écriture organisé pour la première fois cette année dans l’établissement par deux enseignantes de français, Marie-Ève Gonthier et Marie-Ève Mimeault. Les jeunes ont pu faire appel à leur créativité pour leur plus grand plaisir.
C’est par un atelier d’introduction au slam, mené par l’artiste et amoureux des mots Webster, que les élèves se sont lancés dans le projet. Grâce à son énergie et sa passion communicatives, il a su très vite leur donner le goût de créer leurs propres slams. Et quand l’écriture devient un jeu, la créativité est au rendez-vous. Au bout du compte, l’objectif était pour chacun d’écrire puis présenter un texte devant la classe.
D’un sujet de la vie de tous les jours à l’histoire la plus personnelle, les jeunes se sont livrés sans gêne, et contre toutes attentes, lors de cet exercice. Un élève a ainsi écrit sur la lasagne de sa grand-mère, un plat qu’il adorait, racontant son plaisir et tout ce qui entourait sa confection. D’autres ont parlé de la maladie de leurs grands-parents, de leurs parents parfois, du cancer, d’Alzheimer, de la perte d’un proche, de difficultés comme la dépression ou l’anxiété, des problèmes qui peuvent être aussi présents chez les jeunes.
Courageux
«Je les ai trouvé très courageux. Dans le groupe, ç’a eu un bel effet. Il y en a qui ont osé dire des choses qu’ils avaient gardées pour eux depuis longtemps. Il y en a qui se sont faits applaudir. Il y a eu des larmes pendant les présentations. Ce n’est pas souvent qu’on voit ça!», confie Marie-Ève Mimeault avec admiration.
Du slam oui, mais de la poésie et des lettres avant tout. Car derrière le projet, c’est bien les figures de style et les rimes qui ont été apprises. Sans compter que les élèves ont aussi pu développer leurs compétences en lecture, écriture et communication. Le slam est d’ailleurs inclus dans la progression des apprentissages du programme du ministère de l’Éducation.
Une fenêtre de liberté dans un programme scolaire aux règles souvent strictes. «Oui, c’est de la poésie et ça les rebute un peu des fois. Mais ce n’est pas si souvent que ça, avec ce qu’on a à enseigner chaque année, qu’on peut laisser les élèves complètement libres de choisir ce sur quoi ils veulent écrire.»
«Ce n’était pas une production écrite normée. Il pouvait aussi le faire chez eux et je donnais du temps en classe. Certains ont travaillé avec de la musique, même si ce n’était pas demandé. Ce qui est beau, c’est que tout le monde y est allé avec ses limites et ses envies.»
En plus de l’évaluation par la professeure, les autres élèves étaient invités à donner des commentaires positifs. «J’ai aimé quand tu as fait ça, j’ai été touché quand tu as dit telle chose. Dans leurs âges, on ne se fait pas souvent dire ces choses-là. Surtout pas par nos pairs.»
Le projet On slame en 4e secondaire a été nommé aux Prix de l’innovation en éducation de la Fédération des établissements d’enseignements privés, dans la catégorie Promotion de la langue et de la culture québécoise. Lors du gala du 3 mai, le projet Mêle-toi de tes affaires, où les jeunes du 3e au 5e secondaire ont créé et géré leur propre entreprise, a reçu un prix dans dans la catégorie Promotion de l’entrepreneuriat étudiant.