Une demande d’appel de la décision du 3 juillet du comité de démolition, autorisant la démolition de la bâtisse située au 6410, sur la rue Saint-Laurent, a été déposée par Jean-Marc Lafrenière le 30 juillet auprès de la Ville de Lévis.
Dans un message électronique adressé le 30 juillet au secrétaire du comité de démolition, le demandeur a fait part de son opposition à la décision prise quatre semaines plus tôt par la Ville. Il a rappelé que la Maison avait été la propriété d’un des président de la Banque nationale.
«Je m’insurge contre les promoteurs immobiliers qui achètent un bâtiment historique puis le laisse se détériorer afin de le démolir pour construire des blocs appartements», a-t-il écrit dans le courriel, dont une copie est annexée à la fiche de prise de décision du conseil municipal du 27 août.
Lors de la séance, le conseil municipal a fixé la date de l’audition de l’appel au 24 septembre, à 17h30, à l’hôtel de Ville de Lévis. Cette audition aura lieu lors d’une séance spéciale et publique du conseil municipal, consacrée uniquement à ce dossier, afin de permettre à toutes les parties d’exposer son argumentation et de préserver le droit de chacune des parties intéressées d’être entendue.
Échecs répétés et coûts prohibitifs
Rappelons que le comité de démolition avait rendu sa décision un an et demi après le dépôt de la demande de démolition, le 28 octobre 2016, en raison du caractère «exceptionnel» du dossier et après avoir «étudié toutes les mesures possibles de sauvegarde de cet immeuble». Dans sa décision, le comité de démolition indiquait qu’«il apparaît désormais impossible d’assurer une conservation du bâtiment dans des coûts raisonnables et réalistes».
C’est à la lumière des expertises réalisées entre 2014 et 2017, de la vétusté du bâtiment, des coûts «prohibitifs» d’une restauration et des échecs répétés des projets de sauvegarde, que le comité avait pris sa décision. En 2014, une étude avait établi le pourcentage de vétusté à 85 %.
Le comité avait reconnu que la résidence est «un bâtiment patrimonial d’exception, dont les attributs architecturaux, l’histoire ainsi que sa localisation particulière et stratégique sont tout à fait remarquables». Mais que «les études confirment que l’apparence visuelle actuelle est le résultat d’une construction de très grande qualité, mais que l’appareil structural semble avoir atteint ses limites», peut-on lire dans le procès-verbal.
Réalisée en décembre 2017 par la firme Génie +, choisie par un processus d’appel d’offres, la dernière expertise structurale montraient ainsi que la détérioration de la Maison Rodolphe-Audette est «exponentielle, c’est-à-dire qu’elle accélère dans de multiples endroits à la fois». Les coûts pour réhabiliter la structure du bâtiment ont été évalués à 688 254 $ par les experts.
12 logements
Quant au projet de remplacement, il s’agirait de «la construction de deux immeubles de gabarit similaire à la maison Rodolphe-Audette, totalisant 12 logements, soit 6 logements sur chacun des lots tel qu’autorisés par la réglementation municipale».
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