Selon un sondage publié mercredi par l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ), environ 60 % des entreprises actives dans le secteur de la construction et de la rénovation résidentielles craignent de ne pas survivre si les chantiers restent fermés pendant deux mois.
«Il y a tout juste une semaine, le gouvernement du Québec fermait les chantiers de construction à travers la province. À la suite de cette annonce, nous voulions avoir des données précises sur la réalité financière des entrepreneurs. Incontestablement, les résultats de notre sondage dressent un portrait inquiétant des impacts de la crise sanitaire de la COVID-19 pour le secteur de la construction», a d'emblée indiqué François Bernier, vice-président principal affaires publiques à l’APCHQ.
Toujours selon l'enquête réalisée auprès de 405 membres de l'APCHQ, en date du 25 mars, 73 % des entrepreneurs du secteur résidentiel font face à des annulations de contrats. Pour deux entrepreneurs sur trois, ceci s’est traduit par une baisse immédiate du chiffre d’affaires annuel, allant de 10 % à 50 %.
Au moment d’effectuer le sondage, 76 % des entrepreneurs avaient déjà procédé à des mises à pied, en moyenne 5,7 travailleurs par entreprise. 87 % des entreprises sondées estiment qu'elles vont perdre la moitié de leurs revenus pour l'année si les chantiers restent fermés et près de 80 % d'entre elles ne survivraient pas plus de trois mois sans aide gouvernementale.
«Il est important que le secteur de la construction reprenne ses activités au plus vite. Le secteur résidentiel, particulièrement du côté de la rénovation, est l’un de ceux qui peut réagir le plus rapidement dans un contexte de reprise économique et en présence d’incitatifs. On se souviendra de l’impact important des crédits d’impôt à la rénovation au lendemain de la crise financière de 2008-2009. Cette fois, des mesures de soutien aux acheteurs d’habitations neuves seraient également à considérer», a demandé François Bernier.
D'ailleurs, l'APCHQ a fait savoir qu'elle offre son entière collaboration au gouvernement et aux partenaires de l'industrie «pour trouver et mettre en place des propositions concrètes, réalisables et porteuses d’avenir».