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Mesures spéciales d'urgence : déception et colère au sein de la communauté lévisienne

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À la suite de l'annonce du premier ministre du Québec, Gilles Lehouillier a partagé ses inquiétudes pour l'avenir de plusieurs commerces non essentiels. CRÉDIT : GILLES BOUTIN - ARCHIVES

01 avr. 2021 07:48

La décision du gouvernement provincial d'imposer un reconfinement strict à Lévis afin d'endiguer la troisième vague de la pandémie de COVID-19 a été accueillie avec des sentiments mitigés par plusieurs intervenants lévisiens.

S'ils comprennent que Québec a dû prendre cette décision difficile en raison d'une situation alarmante, plusieurs intervenants qui ont réagi à l'annonce gouvernementale n'ont pas caché leur inquiétude ou leur déception face à l'imposition d'une nouvelle fermeture des commerces non essentiels et des salles à manger des restaurants.

«Le gouvernement n’avait pas d’autre choix que d’agir. S’il avait eu une marge de manœuvre, il n’aurait pas fermé. Par contre, là, ça devient de plus en plus difficile à appliquer. (Malgré l’aide financière qu’a promise Québec aux commerçants touchés), plusieurs entrepreneurs nous disent que ça ne leur donne plus rien, qu’ils n’ont juste plus de business. J’espère qu’après le 12 avril, on va être capable de rouvrir nos commerces. Entre-temps, il faut qu’on accélère la vaccination», a affirmé Gilles Lehouillier, le maire de Lévis, en entrevue avec La Presse.

Certains restaurateurs lévisiens et la Chambre de commerce de Lévis (CCL) ont pour leur part déploré la fermeture des salles à manger des restaurants, avec un préavis de 24 heures.

«Je suis très très déçu de la situation. Après seulement trois semaines, je vais être obligé de mettre des serveuses et des serveurs au chômage, pour une troisième fois. C’est malheureux», a témoigné Martin Patry, propriétaire du restaurant L’intimiste.

«Nos restaurateurs étaient déjà à pleine capacité pour la fin de semaine de Pâques et une annonce, à 24h d’avis, a assurément un impact dommageable important sur leurs liquidités et leurs inventaires, sans oublier les effets néfastes sur leur moral et leur optimisme de réouvrir à court ou moyen terme», ont souligné Keven Laverdière, le président du conseil d’administration de la CCL, et Marie-Josée Morency, la vice-présidente exécutive et directrice générale de l’organisation.

Du même souffle, la CCL réitéré ses demandes des dernières semaines au gouvernement provincial : un plan précis pour la relance économique ainsi que des aides financières directes pour les entreprises.

«Il faut dès maintenant que le gouvernement réfléchisse, en collaboration avec les acteurs économiques, et présente un plan clair et progressif pour un retour à la normale. Nos entrepreneurs souhaitent pouvoir avancer avec cohérence pour ne surtout plus reculer. Les entreprises ont besoin de dates butoirs et de plus de cohérence pour relancer l’ensemble de leurs activités. (...) (De plus), nous souhaitons que les aides annoncées aujourd’hui pour compenser les entreprises impactées soient directes et rapides», a demandé la CCL.

Pour leur part, de nombreux Lévisiens ont affiché leur incompréhension sur les médias sociaux, notamment sur la page Facebook du Journal. Plusieurs d'entre eux ne comprennent pas l'imposition d'un reconfinement strict à Lévis alors qu'au cours des derniers jours, la situation semblait plus alarmante en Beauce.

Des mesures nécessaires

De son côté, le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches a publié un communiqué de presse, le 1er avril, afin de justifier la décision prise par le premier ministre du Québec, François Legault. Un nécessaire compte tenu de la hausse importante de nouveaux cas et afin de freiner la propagation du virus, accélérée par les variants.

«Les milieux de travail sont particulièrement touchés, alors que nous comptons 18 éclosions dans ce type d’environnement. Ceci m’amène à recommander à tous les milieux de travail de Chaudière-Appalaches le port du masque de qualité médicale (ou attestés BNQ) pour tous les employés, et ce, en tout temps à l’intérieur. […] La situation évolue très rapidement dans notre région et nous constatons que les variants constituent la moitié des cas répertoriés, il faut donc redoubler de prudence. J’invite les citoyens à limiter leurs contacts sociaux au maximum afin que nous puissions reprendre le contrôle de la situation et le cours normal de nos activités dans les meilleurs délais» a expliqué la Dre Liliana Romero, directrice régionale de santé publique.

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