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COVID-19 : Québec serre la vis aux non-vaccinés

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Le passeport vaccinal sera notamment exigé dès le 18 janvier pour accéder aux succursales de la SQDC. CRÉDIT : GILLES BOUTIN - ARCHIVES

06 janv. 2022 12:12

Comme le premier ministre du Québec l’avait laissé entendre à la fin de la dernière année, le gouvernement provincial va de l’avant avec l’implantation de mesures restrictives visant les personnes non vaccinées contre la COVID-19. Lors d’une mise à jour sur la situation épidémiologique de la province le 6 janvier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, en a fait l’annonce.

À partir du 18 janvier, le passeport vaccinal sera nécessaire afin d’accéder aux succursales de la Société des alcools du Québec (SAQ) et de la Société québécoise du cannabis (SQDC). De plus, le ministre de la Santé a annoncé que d’autres services non essentiels, comme ceux offrant des soins personnels, seront également ajoutés bientôt à la liste des commerces qui devront demander le passeport vaccinal à leurs clients.

«C’est un premier pas que nous faisons aujourd’hui. On doit malheureusement protéger les personnes non vaccinées contre elles-mêmes. Si elles sont mécontentes, il existe une solution simple : se faire vacciner. […] Avec ces nouvelles mesures, notre objectif, c’est de limiter les contacts et ensuite de protéger les personnes non vaccinées. Actuellement, plus de 50% des patients COVID qui se trouvent aux soins intensifs sont des personnes non vaccinées. Si ces personnes (étaient vaccinées), la Dre Opatrny (la sous-ministre responsable du délestage dans les hôpitaux) ne serait pas avec moi ce matin. Si vous ne voulez pas vous faire vacciner, restez à la maison!», a soutenu M. Dubé.

Si le ministre de la Santé a aussi ajouté que Québec désire encore accélérer l’administration de la troisième dose du vaccin contre la COVID-19 au sein de la population, Christian Dubé a également indiqué que l’obtention de cette troisième dose sera obligatoire pour que son passeport vaccinal soit valide.

Situation critique dans les hôpitaux

Mais d’abord, le ministre de la Santé a fait le point sur la situation dans les hôpitaux. Selon les dernières prévisions de l’Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS), d’ici deux semaines, plus de 3 000 lits pourraient être occupés par des patients COVID. Aux soins intensifs, d’ici deux semaines, les experts de l’INESSS prévoient que plus de 400 lits pourraient être occupés par des patients COVID.

En plus de cette hausse des hospitalisations, Québec doit faire face à une importante pénurie de travailleurs dans le réseau de la santé. Au moment d’écrire ces lignes, environ 20 000 travailleurs sont absents du boulot en raison de la COVID-19.

«La vague Omicron est un véritable raz-de-marée qui déferle sur l’Occident. Nos experts prévoient une avalanche d’hospitalisations au cours des prochaines semaines. On ne voit pas l’arrivée d’un plateau d’inflexion des hospitalisations. Par contre, comme nos mesures drastiques sont entrées en vigueur qu’il n’y a que quelques jours, leur effet ne se fait pas encore sentir. […] Tout le monde est épuisé dans le réseau de la santé. On doit donc dégager des travailleurs supplémentaires pour faire face à la hausse des hospitalisations», a expliqué Christian Dubé.

Si l’augmentation du délestage des activités hospitalières est un outil utilisé par Québec pour dégager des soignants supplémentaires, le gouvernement provincial entend également miser sur le soutien des travailleurs de la santé pour promouvoir et accélérer la campagne de vaccination ainsi qu’implanter le «changement de culture» désiré par la Coalition avenir Québec dans le réseau de la santé comme le «délestage ne sera pas suffisant».

En ce qui a trait aux hospitalisations, le ministre de la Santé est également revenu sur la présence importante de patients COVID hospitalisés pour d’autres motifs. Christian Dubé a fait savoir qu’au cours des deux dernières semaines, 40% des patients COVID ont d’abord été hospitalisés pour une autre situation médicale qu’une infection au coronavirus.

«Si ces patients ne se trouvent pas aux soins intensifs, on doit quand même les traiter différemment. Par exemple, à l’hôpital Sainte-Justine, une femme qui souffre de la COVID ne peut pas accoucher à côté d’une femme qui n’a pas la COVID. Tout cela nécessite des ressources supplémentaires qui ont un impact sur le réseau de la santé», a souligné Christian Dubé.

Dans un autre ordre d’idées que le ministre de la Santé a balayé la critique de certains intervenants qui estiment que Québec est «aveugle» quant à la véritable situation épidémiologique de la province comme la majorité des Québécois n’a plus accès aux tests PCR de dépistage de la COVID-19. Il a argué que le taux de positivité à ce type de test ainsi que les hospitalisations liées au coronavirus permettaient au gouvernement «d’avoir une bonne visibilité» de la situation épidémiologique.

Soulignons finalement que Québec entend mettre en ligne, possiblement la semaine prochaine, une plateforme Web d’autodéclaration qui permettra aux citoyens qui obtiennent un résultat positif à un test de dépistage rapide de la COVID-19 de faire savoir au ministère de la Santé qu’ils ont été infectés par le coronavirus.

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