Marion Desjardin, aussi connue sous le nom Llamaryon, offre sa toute première exposition à l’Espace culturel du Quartier Saint-Nicolas, du 21 janvier au 26 mars. Avec Gros.se, la photographe lévisienne propose de briser les tabous et connotations négatives entourant les personnes grosses et mettre de l’avant la beauté de leur corps.
C’est dans le cadre d’un appel de dossiers lancé par la Ville de Lévis pour le soutien et le rayonnement des artistes lévisien.ne.s en voie de professionnalisation que Marion Desjardins a été en mesure d’obtenir une bourse et réaliser sa première exposition en salle.
Avec cette opportunité, Marion Desjardins a saisi l’opportunité de transformer ce projet personnel en exposition et en profitera pour lancer un message important à ses yeux, celui de la validation de la diversité.
«Dans mes projets personnels, ma pratique a toujours été axée sur la diversité. J’ai commencé avec la diversité dans le milieu des arts, j’ai ensuite exploré la variété des corps et j’ai finalement axé mon angle vers les personnes grosses, cette fois-ci. Je trouve que c’est un sujet qui est actuel et je sens que les gens sont un peu plus prêts à en discuter, mais reste que le mot gros vient avec une connotation négative. Je crois qu’il faut dire les choses comme elles sont et qu’il n’y a rien de négatif qui devrait y être rattaché», met-elle en lumière en ajoutant que tous les corps sont beaux et valides.
C’est en lançant un appel à tous afin de trouver six personnes grosses qui se sont elles-mêmes proposées afin d’être modèles pour la photographe que le projet a pris forme. La Lévisienne, accompagnée d’une maquilleuse, a saisi «l’essence de ces personnes en mettant de l’avant leur corps tout en bâtissant un décor unique à chacun qui ressemble à leur personnalité distinctive».
«Ce sont des photos qui empruntent le style de la mode. J’ai choisi ce style parce que le monde de la mode met beaucoup de l’avant la minceur et c’était une belle façon de briser ces balises-là», avance Marion Desjardins.
Également, une section axée sur le texte sera également proposée dans la galerie puisque la photographe a amassé une foule de commentaires dédiés à des personnes grosses qu’elles ont choisi de lui raconter.
Une idée qui découle d’un cheminement
Avant d’en arriver à son exposition et son désir de déconstruire des préjugés sociétaux, Marion Desjardins a eu à réaliser son propre cheminement au travers de ses expériences personnelles.
«À la base, je n’ai pas un corps conventionnel et ça n’a pas toujours été facile pour moi de l’accepter. C’est à la suite de mon cheminement que je me suis ouverte à ça. Je n’étais pas habituée de voir des corps gros dans mon quotidien, alors je me suis mise à en suivre sur les réseaux sociaux, explique-t-elle. À force d’en voir, ça devient chose commune et tout simplement normal. Ils sont beaux et j’avais envie de faire réaliser ça aux personnes. Il y a tellement de préjugés sur les personnes grosses et j’ai envie de les défaire.»
Ainsi, plusieurs photos seront proposées de ces six modèles dans la galerie de l’Espace Culturel du Quartier Saint-Nicolas, dont de grands formats qui rappelleront les bannières de l’univers de la mode. Un aspect important de la pratique de Marion Desjardins est celui de produire des clichés naturels et vrais.
«La photographie apporte quelque chose de vrai. Mes photos sont au naturel, il n’y a pas de retouches, elles sont telles quelles. J’ai pris en photo des personnes vraies qui existent, leur corps existe et elles ont le droit d’exister», soutient la photographe.
La Lévisienne invite la population à venir découvrir Gros.se avec «un œil bienveillant et un esprit ouvert. Tout en prenant et laissant de côté tout ce qu’on entend sur les personnes grosses et simplement apprécier».
Rappelons que l’exposition Gros.se sera proposée à l’Espace culturel du Quartier Saint-Nicolas du 21 janvier au 26 mars et qu’un vernissage en compagnie de Marion Desjardins aura lieu le 22 janvier à 13h30. Pour plus d’information, consultez le www.ecqsn.com.