Une cinquantaine d’étudiants du baccalauréat en travail social du campus de Lévis de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) a manifesté, toute la journée du 21 novembre, afin de protester contre la non-rémunération des stages qu’ils doivent suivre pendant leur parcours universitaire.
«Nous embarquons dans le mouvement de revendication des étudiants. Les allocations de prêts et bourses sont insuffisantes pour pourvoir aux besoins des étudiants, quand ils ont y accès. En plus, on rajoute des stages non rémunérés qu’on doit, dans les faits, payer. Nous avons à débourser de l’argent pour les frais de scolarité, la vignette de stationnement, etc.», a d’emblée expliqué Samuel Doucet-Lagueux, un éducateur spécialisé qui étudie au baccalauréat en travail social, sur les raisons derrière l’action au campus de Lévis.
Rappelons que depuis le 19 novembre, près de 60 000 étudiants ont amorcé un mouvement de grève partout au Québec afin d’obtenir la rémunération de tous les stages en milieu de travail. Les protestataires estiment que ce volet des parcours pédagogiques devrait être rémunéré pour tous les programmes et pour tous les niveaux d’étude, soit les centres de formation professionnelle, les cégeps et les universités.
Le tout permettrait de faciliter la vie de plusieurs étudiants selon ces derniers. Plusieurs manifestants rencontrés par le Journal, lors de son passage au campus de Lévis le 21 novembre, ont critiqué que les stages non rémunérés nécessitent plusieurs sacrifices personnels.
«On doit se trouver des stratégies. De mon côté, je suis retourné vivre chez mes parents parce que c’était clair que je n’avais pas les moyens de me payer un logement pendant mon stage. Je suis passé de 15 heures de cours par semaine à 28 heures de stage par semaine. Grosso modo, il me reste donc deux journées pour travailler. Et si je travaille au salaire minimum, je vais me faire couper la moitié de mes prêts et bourses», a notamment partagé Olivier Bélanger-Nadeau, un étudiant qui effectue présentement un stage au CLSC de Montmagny.
Gratification
Plus particulièrement en ce qui a trait au travail social, la rémunération des stages permettrait également de reconnaître l’apport des étudiants au système de santé.
«Notre stage en travail social dure un an dans le même milieu. Après deux mois, tu as une charge de travail assez lourde. Tu joues le rôle d’un intervenant, tu pallies le travail que les intervenants ne peuvent pas nécessairement faire dans le réseau parce qu’ils sont surchargés», a lancé Emmanuelle Bonneau-Lebleu, une étudiante en deuxième année au baccalauréat en travail social.
Notons finalement que les étudiants au baccalauréat en travail social entendent poursuivre leurs moyens de pression au cours des prochaines semaines. Il se pourrait que des étudiants d’autres programmes du campus de Lévis se joignent à eux.