Excédés par les désagréments provoqués par les nombreux sifflets de train dans leur quartier, des résidents de Charny demandent à l’administration Lehouillier de prendre les moyens nécessaires pour faire cesser «sans délai cette problématique».
C’est à la suite de recherches menées par ce groupe de citoyens que ces derniers ont décidé de faire une sortie sur ce problème, qui avait déjà été l’objet d’une pétition en 2014. Le groupe déplore qu’entre 180 et 220 sifflets de train se fassent entendre chaque jour dans leur quartier, sur un tronçon de moins de 750 mètres.
Dans un communiqué de presse transmis au Journal de Lévis, ces résidents de Charny évaluent le niveau sonore de ces sifflets entre 120 et 140 décibels. «Il est clairement indiqué par Santé Canada et Santé Québec que le bruit au-delà de 80 décibels est dommageable pour la santé mentale et physique des humains», ont argué les citoyens. Du même souffle, le groupe se plaint du comportement de certains conducteurs de train qui prolongeraient «les sifflements à outrance» lors de leur passage à Charny.
En plus des désagréments provoqués par les sifflets, le groupe ne comprend pas pourquoi la Ville de Lévis n’en est pas arrivée à une entente avec Transport Canada et le Canadien National (CN) pour faire cesser l’utilisation des sifflets comme dans d’autres villes du Québec.
«Prenons en exemple les villes de Rimouski et de Montmagny où les trains traversent ces villes sur plusieurs passages à niveau sans siffler comme plusieurs autres villes du Québec qui ont eu à cœur le bien-être et la quiétude de leurs citoyens. Ces villes ont réglé avec Transport Canada et le CN en moins d’une année le problème des sifflets de trains et ont bénéficié de subventions des gouvernements fédéral et provincial. Selon nos informations, aucune démarche n’aurait été faite par la Ville de Lévis auprès de ces instances», ont critiqué les citoyens.
Par sa sortie, le groupe espère que l’administration Lehouillier profitera de l’élaboration de son prochain budget pour s’attaquer à cette problématique.
«En octobre, on a pu lire dans le journal municipal que la Ville dispose de bases solides pour élaborer les budgets du prochain exercice financier et pour continuer à soutenir sa population de même que les entreprises sur son territoire au cours des prochains mois. Le moment est propice à la Ville d’affecter un budget à même ces réserves et présenter une résolution ferme des élus démontrant une volonté de faire cesser les sifflets de train à Charny. Notre maire présente Lévis comme la ville où l’indice du bonheur est un des plus élevé au Québec et où il fait bien y vivre. Alors, les actes devraient suivre les paroles comme dit le dicton», a lancé le groupe.
Le processus suit son cours
Invité à réagir à cette nouvelle sortie de citoyens de Charny sur ce sujet, le maire de Lévis a répondu par l’entremise d’une déclaration écrite de son attaché de presse, Félix Masson.
M. Masson a alors tenu à rappeler que la Ville de Lévis a dû réviser son approche globable en ce qui a trait à la sécurité ferroviaire à la suite de la tragédie de Lac-Mégantic. Dans la première phase en 2015, la Ville a dû établir un plan d’action à l’égard de son obligation de réaliser des travaux correctifs sur les passages à niveau existants, dont l’échéance est fixée à novembre 2021. Une étape que doit réaliser la municipalité avant d’envisager d’amorcer la procédure pour l’abolition éventuelle du sifflet de train à Charny.
Dans la deuxième phase, la Ville a mandaté un expert en génie ferroviaire pour réaliser une étude préliminaire des trois passages à niveau et du tronçon visé par l’abolition du sifflet de train. Selon M. Masson, cette étude préliminaire est presque complétée.
Toutefois, avant de procéder à une analyse détaillée pour un dépôt à Transport Canada, la Ville de Lévis désire tenir une consultation publique auprès des citoyens concernés. En effet, des travaux devront être réalisés afin d’assurer le respect de l’emprise ferroviaire et pour empêcher les piétons d’accéder au chemin de fer aux endroits où ils ne sont pas autorisés. Il s’agit de conditions fédérales sine qua non pour que les trains ne sifflent plus lors de leur passage à Charny.
«L’emprise ferroviaire est de 30 mètres. Un stationnement public est notamment présent à 5 mètres de la voie ferrée. Le CN pourra demander la signature de baux avec les différents propriétaires concernés par des empiètements. D’autres pourraient être obligés de relocaliser des infrastructures. Le tout signifiant que plusieurs négociations seront à faire avec les citoyens concernés, d’où la nécessité de les consulter. Une fois les consultations effectuées, en tenant compte des commentaires des citoyens, la Ville aura à décider si elle complète l’étude détaillée pour un dépôt au Canadien National (CN) à l’automne 2021», a conclu M. Masson.