Photo : Érick Deschênes - Archives

Le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) fête ses 40 années d’existence en 2023. À cette occasion, le président du GIRAM, Pierre-Paul Sénéchal, et le vice-président au patrimoine, Gaston Cadrin, sont revenus sur certains des combats menés par l’organisme.

Par Aude Malaret - audemalaret@journaldelevis.ca

«Si on n’avait pas été là, le paysage de la grande région de Québec-Lévis serait différent. Même quand le Groupe n’a pas réussi à être un élément de changement, les combats qu’on a initiés ont changé beaucoup de choses», souligne le président du GIRAM, Pierre-Paul Sénéchal, qui cite comme exemple le projet de terminal méthanier Rabaska sur les territoires de Beaumont et Lévis, finalement abandonné en 2013.

«Le GIRAM a été le groupe moteur dans cette bataille qui a duré plusieurs années», ajoute-t-il. Le Groupe avait alors développé une expertise sur ces questions, des membres s’étant même rendus en France pour observer des projets similaires. «Finalement, le consortium a perdu face à la population. On a agi avec détermination et ça a pris beaucoup de travail bénévole.»

«C’est toute la réflexion qu’on a amenée. Nos dossiers et nos études ont eu une influence sur les décideurs», complète le vice-président au patrimoine, Gaston Cadrin.

Défendre les enjeux patrimoniaux

Le GIRAM a été fondé le 23 février 1983 par un groupe de professeurs du Cégep de Lévis, qui portait alors le nom de Cégep de Lévis-Lauzon, préoccupés par les enjeux patrimoniaux et environnementaux de leur milieu.

En 1988, le GIRAM organise un colloque sur l’aménagement de la bordure fluviale, puis en 1993 un carrefour du Vieux-Port de Lévis au sujet de l’aménagement du secteur de la Traverse, en plus d’être très présent lors des différentes séances de consultation en urbanisme ou en aménagement du territoire organisées par les municipalités. Les membres du Groupe n’avaient alors de cesse de rappeler l’importance de créer des parcs, comme celui de la Pointe-de-la-Martinière, et de conserver les espaces verts ainsi que le patrimoine.

«Le GIRAM a réalisé deux études complètes pour la mise en place de ce grand parc, qui ont montré que même sans aménagement immédiat, il fallait préserver la pérennité du sol pour les générations futures. Il y a beaucoup d’autres parcs pour lesquels on s’est battu pour qu’ils ne soient pas morcelés», rappelle Gaston Cadrin.

Pour le GIRAM, il est important d’aborder chaque dossier selon ses trois missions, la conservation du patrimoine bâti, l’aménagement durable et la protection de l’environnement. «Grâce à nos expériences professionnelles dans plusieurs domaines, notamment dans l’enseignement, l’administration publique ou dans les ministères, on a développé une capacité d’aborder les sujets de manière universelle», partage Pierre-Paul Sénéchal.

«Plus on a d’expérience dans un domaine, même en travaillant bénévolement, plus on devient expert et polyvalent, car on a touché à beaucoup de sujets», complète Gaston Cadrin.

Une force dissuasive

Force dissuasive, selon son président, le GIRAM a souvent mené ses actions par anticipation. Il rapporte avoir lu dans un document de 200 pages d’une entreprise qui analysait la possibilité de développer des activités : «Nous n’irons à Lévis qu’en dernier recours, car à Lévis il y a un organisme environnemental puissant et capable de mobiliser la population». Et d’ajouter que si l’entreprise n’a pas considéré le site de Lévis comme prioritaire, «c’est parce qu’ils savaient qu’ils allaient avoir des problèmes. C’était quelques années après l’échec du Rabaska».

C’est en tentant d’influencer les décisions que le GIRAM a mené ses actions. Notamment, le Groupe a porté plusieurs décisions du comité de démolition de la Ville de Lévis en appel, ce qui a permis selon Gaston Cadrin d’en apprendre plus sur ces dossiers et de diffuser des informations pour permettre de bien comprendre les enjeux.

«On aime faire le parallèle avec les terres agricoles. Le patrimoine bâti est une ressource non renouvelable. Une fois dilapidé, ce n’est plus reconstructible. Les gens n’en sont pas assez conscients», observe le président du GIRAM.

Préserver l’identité du paysage naturel et bâti

«En plus de notre langue, une chose qui nous distingue, par exemple pour un touriste américain qui vient ici, c’est la façon dont nous avons aménagé le territoire, dont nous avons construit le long du Saint-Laurent, alors qu’il y a plusieurs des plus vieux spécimens de granges et de maisons qui disparaissent de plus en plus. Notre paysage bâti fait partie de l’ensemble», explique Gaston Cadrin.

Le vice-président au patrimoine avance que si une cinquantaine de maisons ont été démolies à Lévis depuis une quinzaine d’années, «sans être toujours des maisons extraordinaires», il faut aussi se poser la question de ce qui est actuellement construit sur le territoire, parce que «ça ne s’intègre pas» dans nos milieux urbains.

Si le but n’est ni de faire ni d’être comme Québec, estime Pierre-Paul Sénéchal, la spécificité du patrimoine lévisien et son héritage industriel, ouvrier et entrepreneurial devraient être davantage mis de l’avant. C’est par de l’aide et des mesures de protection, demande le GIRAM, que pourrait être davantage préservées l’histoire du territoire et une «certaine homogénéité».

En 2022, le GIRAM s’est doté de la Fondation Environnement Giram afin de soutenir des actions de protection de l’environnement et du patrimoine ainsi que la réalisation d’études et de recherches sur les enjeux régionaux.

Finalement, l’assemblée générale du GIRAM se tiendra le 18 mars, à 13h30, dans la salle du conseil d’administration du Cégep de Lévis.

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