Selon les prévisions et estimations réalisées par la FCEI en collaboration avec AppEco, la croissance du PIB a chuté de 0,8 % au deuxième trimestre et devrait baisser encore de 0,8 % au troisième trimestre.
Quant au taux d'inflation basé sur l'indice des prix à la consommation (IPC), s'il a baissé à 1,8 % au deuxième trimestre, la FCEI craint qu'il remonte légèrement pour atteindre 1,9 % au troisième trimestre.
Autre mauvaise nouvelle selon la fédération, après s'être contracté au premier trimestre de 2025, l'investissement privé devrait chuter de 13 % au deuxième trimestre et baisser à nouveau de 6,9 % au troisième trimestre.
Le taux de postes vacants du secteur privé canadien s'est maintenu à 2,8 % au deuxième trimestre selon l'étude de la FCEI, ce qui représente 397 500 postes à pourvoir.
«Alors qu'on prévoit une contraction de l'économie, parallèlement, certains indicateurs montrent des signes de stabilisation. L'inflation reste stable, ce qui nous permet d'envisager un assouplissement de la politique monétaire pour la deuxième moitié de l'année. Toutefois, avec l'inflation à 1,9 % au Canada et la croissance inattendue de l'emploi en juin, la Banque du Canada pourrait décider de maintenir son taux directeur le 30 juillet», a partagé mi-figue mi-raisin Simon Gaudreault, économiste en chef et vice-président de la recherche de la FCEI
Une instabilité qui dérange
Dans le cadre de l'étude, une analyse spéciale sur l'impact des tarifs douaniers sur les chaînes d'approvisionnement a aussi été menée. Elle fait ressortir que la plupart des PME s'attendent à des perturbations à long terme, à l'étranger et au Canada.
Depuis le début de la guerre tarifaire lancée par le président des États-Unis, Donald Trump, la FCEI souligne que les défis liés à la chaîne d'approvisionnement touchent plus d'entreprises. Le commerce de gros et la fabrication sont d'ailleurs les secteurs les plus touchés par les retards à la frontière canado-américaine.
Le profil sectoriel trimestriel révèle aussi que le manque d'optimisme dans le commerce de gros reflète la baisse importante du nombre de PME avec employés et du nombre de travailleurs autonomes dans le secteur au cours des 10 dernières années. La FCEI constate donc que les PME du secteur modulent leurs stratégies de fixation des prix pour répondre aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement, à la hausse des coûts d'intrants et à l'incertitude qui plane dans l'environnement commercial.
«Les tergiversations autour de la situation tarifaire minent la confiance des PME, ce qui se traduit par le report ou l'annulation d'investissements. Avec les tensions qui persistent, plus d'entreprises s'adapteront tranquillement aux menaces tarifaires et trouveront des solutions de rechange», a imagé en guise de conclusion l'économiste en chef de la FCEI.