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Le rêve canadien

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24 oct. 2025 10:32

L’amateur de sport au Québec est choyé par les temps qui courent. En plus du bon début de saison du Tricolore, le parcours des Blue Jays de Toronto vers la Série mondiale fait vivre des moments incroyables aux téléspectateurs.

Par Érick Deschênes

Pour ceux qui n’ont pas suivi les performances des Jays au cours du mois d’octobre, la formation torontoise a pu profiter d’un congé au début des séries grâce à sa conquête du championnat de la division Est de la Ligue américaine.

Par la suite, les Blue Jays se sont débarrassés de leurs rivaux de section des Yankees de New York. Les Bombardiers ont dû retourner dans le Bronx après quatre matchs contre les représentants de la Ville Reine à l’issue de la série de division.

Après une lutte acharnée, les Torontois ont finalement pu obtenir leur billet pour la Série mondiale, une première depuis 1993, après avoir remporté le match ultime de la finale de conférence 4 de 7 contre les Mariners de Seattle.

Comme d’habitude dans la MLB, le duel en grande finale qui opposera les Jays aux Dodgers de Los Angeles, champions défendants de la Série mondiale, mettra aux prises des formations très dépensières. Les Dodgers ont la masse salariale la plus imposante du circuit Manfred, avec un investissement cette année de plus de 240 M$. Pour leur part, les Blue Jays ne sont pas très loin avec la cinquième masse salariale la plus importante dans le baseball majeur, avec plus de 193 M$ dépensés cette année en salaires.

Mais ce qui rend attachants les Jays, c’est que malgré les nombreuses étoiles qui font partie de son alignement (Guerrero Jr, Springer et Scherzer), ils signent leurs succès actuels grâce au travail d’équipe plutôt qu’uniquement par les éclats de génie de leurs joueurs les plus talentueux.

Comme les fameux A’s d’Oakland au tournant des années 2000, la formation de John Schneider s’assure d’aller sur les sentiers lors de leurs présences au bâton. Oui, les coups de circuit font partie de l’arsenal des Jays comme l’a démontré le coup de canon gagnant de George Springer lundi.

Mais si deux coéquipiers ne s’étaient pas retrouvés auparavant sur les sentiers avec des jeux moins spectaculaires que la longue balle, la marque aurait été plutôt de 3 à 2 en faveur des Mariners. Ne pouvant pas compter non plus sur l’enclos le plus relevé du baseball majeur, c’est grâce à un travail d’équipe de la part de ses lanceurs, on a notamment pu le voir lors de la série contre les Yankees, que les Blue Jays ont pu également connaître ce beau mois d’octobre.

Il y a une belle magie entourant les Torontois avec ce remarquable parcours en séries éliminatoires, mais je crois malheureusement que le rêve canadien prendra fin lors de la Série mondiale qui s’amorce ce soir à Toronto.

Cela n’enlève rien aux exploits des Jays, mais les deux équipes croisées jusqu’à maintenant n’étaient pas du niveau des champions défendants des grands honneurs dans la MLB.

Contrairement à leurs belles années, les Yankees n’ont pas une rotation très relevée de lanceurs, une faiblesse sur laquelle ont sauté dessus les Torontois. Pour leur part, les Mariners représentaient un défi plus important, mais les Blue Jays ont su profiter des carences dans le jeu défensif des représentants de Seattle pour finalement réussir à les éliminer.

Malheureusement pour les partisans de Toronto, les Dodgers n’ont pas ces faiblesses. Los Angeles compte sur l’une des meilleures rotations de lanceurs du circuit Manfred, le meilleur baseballeur de sa génération autant au bâton que sur la butte de lanceur en Shohei Ohtani ainsi que l’un des meilleurs «diamond» en défensive de la MLB.

D’ailleurs, les Dodgers n’ont fait qu’une bouchée de ses deux adversaires dans les séries de la Nationale, Philadelphie et Milwaukee. À titre de rappel, lors d’un duel au sommet alors que la course aux séries continuait de battre son plein dans la MLB, les Brewers de Milwaukee avaient causé plusieurs difficultés aux Blue Jays.

J’espère que Toronto saura (cette fois-ci, comme il s’agit de baseball) me faire mentir, mais je crains que le parcours magique des Jays ne connaisse pas une fin digne du Champ des rêves.

Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis/Peuple Lotbinière.

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